Les anticorps persistent "jusqu'à 13 mois après" une infection au covid

Les anticorps spécifiques au coronavirus persistent dans le corps au moins 13 mois après une infection, selon une étude du CHU de Strasbourg. Ils protègent contre une réinfection mais semblent moins efficaces contre certains variants.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Yurchanka Siarhei

C’est une bonne nouvelle que dévoilait le 20 mai le CHU de Strasbourg. Les anticorps dirigés contre la protéine Spike (ou protéine S) du SARS-CoV-2 persistent "jusqu'à 13 mois après l'infection", selon une étude mise en ligne sur le site MedRxiv, mais qui n’a pas encore été publiée dans une revue scientifique.

1.309 personnes testées

Ces travaux ont suivi pendant plus d'un an 1.309 personnes, dont 393 avaient déjà contracté le covid-19.

Chez tous ces volontaires, les chercheurs ont évalué la quantité d’anticorps "anti-S". Ces molécules du système immunitaire sont capables de reconnaître spécifiquement la protéine S du coronavirus et de la neutraliser, empêchant au virus de s’attaquer aux cellules humaines.

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97% des guéris gardent leurs anticorps

Dans le groupe des personnes guéries du covid, "un an après l'infection, 97% des individus ont gardé leurs anticorps anti-S" : indique un communiqué du CHU.

Pas de manière uniforme, cependant : la quantité d’anticorps dirigés contre la protéine spike du virus "baisse plus rapidement chez les hommes que chez les femmes", selon les chercheurs.

Le risque de réinfection réduit de 96,7%

Mais ce n’est pas tout : les anticorps persistants dans le corps plus d'un an après l'infection semblent bien efficaces. En effet, les chercheurs ont comparé le nombre de réinfections survenues au cours de l'étude chez ces personnes guéries avec le nombre de nouvelles infections au sein du groupe témoin de 916 personnes.

Résultat : le risque de contracter la maladie est "réduit de 96,7% chez les personnes anciennement infectées", grâce à "la persistance à long terme des anticorps anti-S".

Pas efficaces contre le variant sud-africain

Mais ces anticorps sont-ils aussi efficaces contre les variants du coronavirus ? Selon les chercheurs strasbourgeois, la concentration de ces anticorps dans l'organisme 13 mois après l’infection permet de neutraliser "le virus sauvage (la souche historique du virus, ndlr) et le variant britannique, mais pas le sud-africain".

Se vacciner, même une fois guéris

Dernière question : si les anticorps persistent aussi longtemps, est-ce vraiment utile de se faire vacciner quand on a déjà guéri du covid ? Oui, selon cette étude qui souligne que la vaccination, même à dose unique, "renforce la protection contre les variants en augmentant de manière significative" les quantités d'anticorps.

Prochaine étape, pour les chercheurs : "prolonger l'étude pour continuer le suivi à 18 mois et 24 mois pour mieux évaluer la dynamique des anticorps sur le long terme", révèle enfin la professeure Samira Fafi-Kremer, cheffe du service de virologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, dans le communiqué.