Stress post-traumatique : l'autre combat des militaires

L'engagement de l'armée française en Afghanistan a rappelé au grand public l'existence d'un trouble psychologique chez certains militaires, appelé syndrome de stress post-traumatique. Ceux qui ont vécu un événement traumatisant, une attaque, la perte d'un camarade, peuvent développer des symptômes plusieurs mois, voire plusieurs années après leur retour. Depuis 2009, l'armée systématise le dépistage et la prise en charge de ces troubles psychologiques.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Quelle prise en charge pour les militaires traumatisés par la guerre ?
Quelle prise en charge pour les militaires traumatisés par la guerre ?

À l'hôpital du Val-de-Grâce, le psychiatre Humbert Boisseaux reçoit beaucoup de militaires atteints du syndrome de stress post-traumatique. À l'origine de ce syndrome, il y a toujours un événement qui provoque le trauma : une rencontre avec la mort. "La rencontre avec la question de sa mort est un bouleversement existentiel fondamental", explique le psychiatre, et "à partir de ce moment-là vont se mettre en place un ensemble de mécanismes biologiques, physiologiques, psychologiques pour essayer de faire face à cette situation parfaitement inédite, même pour un militaire qui s'est préparé aux circonstances". "Le militaire n'est pas plus en mesure de faire face à cet effet de surprise".

Plusieurs symptômes vont alors se manifester chez le militaire traumatisé : cauchemars, flashback, repli sur soi, troubles neurovégétatifs (irritabilité, réactivité importante au moindre bruit…). Pour faire face au stress post-traumatique, un suivi psychiatrique peut être proposé au militaire afin de dépasser le traumatisme.

Pour prévenir ces troubles psychologiques, l'armée multiplie désormais les formations et les campagnes de sensibilisation. Dans les différents camps militaires, des psychologues interviennent auprès des soldats avant leur départ en mission pour leur apprendre à désamorcer sur le terrain les risques de traumatisme chez leurs camarades après un accident ou une attaque.

La volonté de libérer la parole dans les rangs des militaires survient après une longue tradition de silence au sein de l'armée encore difficile à briser.

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