Coronavirus : "Des mesures exceptionnelles seront prises"

Durant sa prise de parole hier soir, le chef de l’Etat a annoncé de nouvelles mesures nationales contre l’épidémie. Il a également remercié les personnels soignants de leur travail acharné et prévu de débloquer des « moyens financiers ».

Lucile Boutillier
Rédigé le
"Cette épidémie est la plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle", Emmanuel Macron
"Cette épidémie est la plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle", Emmanuel Macron

Fermeture des crèches, des établissements scolaires et des universités, mobilisation maximale des médecins et soignants et maintien des élections municipales: voici les principales mesures sanitaires annoncées par Emmanuel Macron hier jeudi 12 mars dernier pour faire face à l'épidémie de coronavirus.  

"Dès lundi et jusqu'à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés", pour "protéger" les enfants "qui propagent (...) le plus rapidement le virus" et "réduire la dissémination" du coronavirus, a déclaré le président de la République. Cette fermeture devrait durer entre deux et trois semaines.

En outre, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un "service de garde région par région" pour que les personnels "indispensables à la gestion de la crise sanitaire" puissent "faire garder leurs enfants et continuer d'aller au travail".

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Dans les hôpitaux

Le chef de l’Etat a également annoncé que « des mesures exceptionnelles seront prises ». Il s’agit de mobiliser « toutes les capacités hospitalières nationales », ainsi qu’un « maximum de médecins et de soignants », « d’étudiants, et de jeunes retraités ».

Pour parvenir à libérer des lits dans les hôpitaux, il a annoncé le report des soins non essentiels à l’hôpital. En outre, « le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies, quoi qu'il en coûte. »

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« Etat-providence »

Cette allocution d’Emmanuel Macron se démarquait ainsi du discours habituel de l’exécutif. Le président a reconnu que « la santé gratuite, sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre État-providence, ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. »

« Ce que révèle cette pandémie », a-t-il également déclaré, « c'est qu'il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. »

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Protéger les personnes les plus à risque

Afin de lutter contre la propagation de l’épidémie, le chef de l’Etat a rappelé que les seniors sont les plus fragiles face au coronavirus. « Je demande à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans et à celles qui souffrent de maladies chroniques ou de troubles respiratoires, aux personnes en situation de handicap de rester autant que possible à leur domicile », a-t-il insisté.

De manière générale, il a appelé les Français à limiter leur utilisation des transports en commun « au strict nécessaire » et à ne surtout pas se rendre dans les Ehpad.

Cette mesure était jusque-là limitée aux foyers de contamination : « Ne pas rendre visite à nos aînés (dans les Ehpad) est un crève-coeur, c'est pourtant nécessaire temporairement », a souligné le président.

De plus, la fin de la trêve hivernale est reportée de deux mois. Selon les Premier ministre Edouard Philippe, cette mesure concerne entre 4000 et 5000 familles. Les 14 000 places en hébergement d’urgence qui devaient fermer fin mars resteront ainsi ouvertes jusqu’à fin mai.

Soigner le Covid-19 ?

En conclusion de son allocution, Emmanuel Macron a rappelé que la recherche est en ébullition pour mieux diagnostiquer la maladie, mais aussi pour la traiter. « De nombreux programmes français et européens et des essais cliniques sont en cours pour produire en quantité des diagnostics rapides, performants et efficaces », a-t-il expliqué.

Il a finalement insisté : « Nos professeurs, avec l'appui des acteurs privés, travaillent d'ores et déjà sur plusieurs pistes de traitements à Paris, Marseille et Lyon, entre autres (...). L'Europe a tous les atouts pour offrir au monde l'antidote au Covid-19. »