La rémunération du travail de nuit et des gardes à l'hôpital bientôt augmentée

La rémunération de nuit des infirmiers et des aides-soignants sera majorée de 25% et celle du dimanche de 20%, a annoncé la Première ministre Élisabeth Borne.

Mathieu Pourvendier avec AFP
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"On va majorer de 25% la rémunération pour les aides-soignantes, les infirmières", a annoncé Elisabeth Borne, la Première ministre
"On va majorer de 25% la rémunération pour les aides-soignantes, les infirmières", a annoncé Elisabeth Borne, la Première ministre  —  Shutterstock

Un nouveau coup de pouce financier pour trouver une parade à la crise de l'hôpital. Le gouvernement a annoncé jeudi 31 août un total de plus d'un milliard d'euros de revalorisations pour les soignants, en faveur notamment du travail de nuit et le dimanche. 

Revaloriser le travail de nuit et du dimanche

Après un été où l'hôpital et en particulier les urgences ont été sur le fil du rasoir, en raison de la pénurie de soignants, la réponse de l'exécutif pour tenter de conjurer la crise était attendue au tournant par le monde de la santé. "On a besoin de votre aide pour tenir", a ainsi affirmé un médecin régulateur du Samu de Seine-Maritime à Élisabeth Borne, en visite jeudi soir à Rouen.

La cheffe du gouvernement a, dans le droit fil du Ségur de la Santé de 2020, choisi de délier à nouveau les cordons de la bourse, avec à la clef la promesse d'un "choc d'attractivité", selon Matignon.  Pour Mme Borne, "l'enjeu", est de reconnaître ces "contraintes particulières qu'ont les médecins" et soignants à l'hôpital: "le travail de nuit, le dimanche et les jours fériés". 

25% pour les infirmières et aides-soignantes

Ainsi, pour fidéliser les personnels paramédicaux, qui fuient de plus en plus l'hôpital, "on va majorer de 25% la rémunération pour les aides-soignantes, les infirmières", a indiqué Élisabeth Borne. Pour les personnels non-médicaux, le gouvernement prévoit une hausse de 20% de l'indemnité pour le travail du dimanche et des jours fériés. 

Quant aux médecins, "on va pérenniser l'augmentation de 50% des gardes qu'on avait expérimentée depuis l'été dernier, et elle va s'étendre à tous les médecins, aussi bien du public que du privé", a déclaré la Première ministre.

Dernière mesure : les rémunérations des astreintes des médecins de l'hôpital public vont être "alignées" sur celles du privé, plus favorables.       

Le personnel du SAMU également concerné

Sur le 1,1 milliard d'euros du coût d'ensemble, 600 millions correspondent à des revalorisations déjà annoncées mais qui sont "pérennisées" et 500 millions concernent de nouvelles mesures, qui seront inscrites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024, a précisé Matignon.     

Selon le ministère de la Santé, ces revalorisations concernent aussi le personnel du Samu et donc les Assistants de régulation médicale (ARM) en grève depuis début juillet 2023 pour demander une meilleure reconnaissance face à une "explosion" du nombre d'appels ces derniers mois. 

 Aujourd'hui, "on a tous les leviers" pour "mettre ce coup de pied au fond de la piscine, ressortir la tête de l'eau", a attesté Aurélien Rousseau à des journalistes.       

À lire aussi : Pourquoi le salaire des médecins intérimaires va être rehaussé de 20%

Ne pas oublier les conditions de travail

La fédération hospitalière de France (FHF, hôpital public) a réagi dans un communiqué en se félicitant d'un "signe fort" demandé "de longue date". 

Pour Agnès Ricard Hibon, porte-parole de la société française de médecine d'urgence (SFMU), "ces revalorisations ciblent les périodes à forte pénibilité" et vont "dans le bon sens". Mais "tout n'est pas une question d'argent", et il faut aussi améliorer les conditions de travail, a-t-elle dit à l'AFP. 

"Le Ségur était un premier pas de rattrapage, là on fait un deuxième pas, mais on en a une centaine de retard", a commenté auprès de l'AFP Jean-François Cibien, président de l'intersyndicale Action Praticien Hôpital (APH), pour qui des efforts supplémentaires seront encore nécessaires. 

"Évidemment une fois qu'on fait ça on n'épuise pas les sujets sur l'attractivité de l'hôpital", a reconnu Mme Borne qui veut "accélérer" aussi sur les enjeux d'organisation et de qualité de vie au travail.      

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Urgences : pénurie de médecins à Marseille  —  Le Magazine de la Santé - France 5