Cancer : un dépistage sur-mesure pour les patients à risque

Le programme Interception de l'institut Gustave Roussy a été créé pour identifier au plus tôt les personnes à risque de cancers. Son but : leur proposer une prévention et une prise en charge adaptées à chaque cas.

Charlotte Rothéa
Rédigé le
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Une unité pilote à Gustave Roussy pour un dépistage précoce des cancerssujet prévention cancer dépistage igr  —  Le Mag de la Santé - France 5


Plusieurs cancers ont déjà touché la famille de Sandra. C’est ce qui l’a motivé à s’inscrire à cette journée de prévention avec son père. Tous les deux sont dépendants du premier facteur de risque du cancer du poumon : le tabac.

À 47 ans, Sandra est dans la tranche d’âge où le risque de développer un cancer du poumon apparaît. Pour le dépister, elle va pouvoir passer un scanner. C’est sa première fois... et l’angoisse monte.

Des parcours adaptés à chaque profil

Cet examen, habituellement réservé aux malades, a été adapté pour un usage préventif. "On ne le fait pas en général, mais là, c'est un scanner 'low dose'. Les doses sont beaucoup moins irradiantes qu’habituellement", explique Sihem Nour, manipulatrice en radiologie.  

Les tests s’enchaînent : après le scanner vient la mesure du taux du monoxyde de carbone présent dans l’organisme. Avec 10 cigarettes par jour depuis 20 ans, le résultat de Sandra était prévisible, elle est dans le rouge.

Identifier les personnes pour réduire les risques

Pour avoir une vision globale de l’état de santé des patients, l’équipe hospitalière propose aussi un test d’effort, suivi d’une consultation avec une éducatrice sportive.

"Le but de parler de l’activité physique, c’est aussi de comprendre que la santé est un cercle vertueux et que c’est important de n'agir pas uniquement sur un domaine, mais sur l’ensemble des domaines", commente Élodie Scullino, éducatrice sportive.  

La journée touche à sa fin, Sandra va pouvoir découvrir ses résultats. Elle pourra consulter un tabacologue de l’hôpital et entamer un suivi. 

Une voie d’avenir majeure contre le cancer

Comme elle, 900 patients ont bénéficié de ce programme pilote. Les premiers résultats seront disponibles dans 5 ans. L'objectif est de réduire de 30 % le risque de développer un cancer grave."Il va être très important de migrer de plus en plus vers le champ de la prévention. Ça veut dire mieux identifier les personnes à risque, mieux détecter, détecter plus tôt les cancers et mieux intervenir pour empêcher la survenue du cancer", explique la Docteure Suzette Delaloge, oncologue à l'institut Gustave Roussy à Villejuif.   
Pour toucher un public plus large, le programme doit s’étendre à d’autres hôpitaux. Rennes, Lyon ou encore Bordeaux s’y intéressent.