Ch@t : Les génériques

Ch@t du 10 octobre 2011 de 15h à 16h Avec les réponses d'Andrée Ivaldi, pharmacien et le Dr Pierre Levy, secrétaire général de la CSMF.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Ch@t : Les génériques

Les réponses du Dr Pierre Levy, secrétaire général de la CSMF.

 

  • Pour les greffes d'organes : Dans le générique, la molécule est à base de pamplemousse alors que le pamplemousse est interdit en cas de greffe. Les génériques sont déconseillés pour les anti-rejets car ils ne sont pas dosés de la même façon. 

Cette question est très spécifique et hyperspécialisée. Elle nécessite impérativement que vous preniez l'avis du spécialiste néphrologue qui vous suit et sera le seul à pouvoir répondre à votre interrogation parce qu'il vous connait bien et connait exactement l'état de votre fonction rénale.

  • J'ai l'impression que Zoloft® en générique ne me fait pas d'effet et je ne supporte pas le générique d'Androcur®, est-ce normal ?

A priori ces 2 génériques contiennent des molécules identiques au médicament de marque, mais il peut y avoir un ou des excipients que vous ne supportez pas. Il s'agit d'une susceptibilité individuelle dont vous seule et votre médecin sauraient si cela nécessite de demander la non substitution.

  • Pourquoi dans l'émission Allô Docteurs, l'intervenant a dit qu'il n'existait pas de générique pour le paracétamol, alors que j'en achète constamment en pharmacie, et de marque différente à chaque fois ?

Je crois qu'il y a une confusion dans votre esprit entre un médicament qui vous est prescrit en dénomination commune internationale (nom de la molécule) et un générique. Mais effectivement il n'existe pas de générique du paracétamol.

  • Le prix du générique est en général très inférieur au médicament initial mais la franchise médicale est la même, ce n'est pas encourageant. Pourquoi ?

Il s'agit hélas de l'application de la loi qui ramène la franchise à la boîte de médicament.

  • Le doliprane est bien le princeps du paracétamol...

C'est simple la prescription peut se faire soit sous le nom princeps soit sous le nom pharmacologique, cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un générique.

  • Je suis épileptique stabilisée sous Lamictal®. Lorsque j'ai voulu prendre le générique (j'ai essayé 3 fois à distance les unes des autres), j'ai à nouveau eu des crises. Ne faudrait-il pas exclure certaines maladies chroniques de l'utilisation des génériques ? En plus, je ne vois personne qui fait remonter l'info alors que je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas.

Je pense que vous connaissez mieux que personne la polémique qui existe au sujet des anti-épileptiques sur la biodisponibilité. Les équipes qui ont mené ces travaux ont conclu que la biodisponibilité était la même dans le princeps et le générique. Nous n'avons pas plus d'arguments.

  • Est-il vrai que les enrobages des génériques ne sont pas testés et peuvent empêcher la bonne assimilation du médicaments ?

Non, cela n'est pas vrai.

  • L'OMS ne doit-elle pas mettre en œuvre un système de contrôle des génériques dans les pays qui fabriquent d'une manière massive des génériques mal ou sous dosés (et administrés essentiellement dans leur pays). Cela peut générer des résistances bactériennes qui pourraient par exemple se propager dans le monde ?

Globalement (et pas seulement que pour les germes, votre question est judicieuse) et il est vrai qu'il serait indispensable d'avoir un contrôle sur les molécules élaborées dans certains pays dont les critères de fiabilité ne sont pas connus. Mais ceci est vrai même pour les médicaments princeps.

  • J'étais depuis des années sous Lévothyrox® sans problème. Après 5 ou 6 mois de générique, je me suis retrouvé en hypothyroïdie. Pourquoi ?

Le fait de vous retrouver en hypothyroïdie peut avoir de multiples causes en dehors du traitement et du générique. Cela est à discuter avec votre médecin traitant qui vous connaît.

  • Pourquoi les laboratoires ne fabriquent-ils pas leurs propres génériques ?

Mais ils le font en créant de nouvelles unités ne portant pas le même nom.

  • Est-ce que tous les génériques ont une bio-équivalence par rapport aux princeps ?

C'est bien là le problème. Il est probable que pas toujours, mais les études menées sur les molécules qui en étaient accusées, ont prouvé que la biodisponibilité était la même (anti-épileptiques).

  • J'ai pris pendant plusieurs mois du Lutényl® (résultat : plus aucun saignement intempestif). J'ai accepté de prendre le générique (Nomagestrol du laboratoire Mylan). Et là catastrophe : saignement tout au long du cycle sans interruption. Pourquoi une telle inefficacité ?

Avant de conclure à la non efficacité du générique, il faut d'abord s'assurer auprès de votre médecin qu'il n'y a pas une autre ou une nouvelle cause de saignements.

  • Vos intervenants ont la certitude que les effets allergiques des génériques sont uniquement dûs à l'angoisse. Désolée, mais suivant des traitements antibiotiques fréquents pour des problèmes bronchiques, le générique AMOXICILLINE/ACIDE CLAVULANIQUE TEVA*500mg/62,5mg m'a provoqué un urticaire géant alors que je tolère bien l'Augmentin® et le Ciblor®. Pourquoi ?

Parce qu'il y a une sensibilité individuelle spécifique, mais il ne s'agit sûrement pas d'une allergie à la pénicilline car cette éruption se produirait alors avec tous les produits que vous citez.

  • Généralisation du TRF (tarif forfaitaire de responsabilité) est-ce la solution ?

Certains le pensent...

  • Qu'en est-il de la pureté du générique par rapport au médicament de référence ?

Elle est a priori identique pour les médicaments fabriqués dans nos régions.

  • Pour le renouvellement de ma pilule (je prenais le même générique depuis plus de 5 ans) ma pharmacienne habituelle m'a sorti un nouveau générique inconnu pour ma part. Le fait de créer plusieurs génériques par plusieurs laboratoires différents n'est pas très économique pour la Sécurité sociale. L'argent engendré par ce système rapporte essentiellement aux laboratoires et aux pharmaciens.

Vous avez tout à fait raison et dans un autre domaine cela pose des problèmes importants chez les personnes âgées auxquelles on ne délivre jamais le même générique. Il y a risque de confusion de médicaments.

  • Si les génériques sont si bien, pourquoi ne pas supprimer les princeps ?

Vous avez bien compris que les problèmes commerciaux ne sont pas étrangers.

  • Les antibiotiques génériques sont-ils aussi efficaces que les antibiotiques normaux en particulier chez les enfants ?

Oui.

  • Pourquoi le CEPS (comité économique des produits de santé) n'attache t-il pas un prix à une molécule quel que soit le laboratoire. Le taux de remboursement fixé par l'UNCAM étant fixe, il n'y aurait plus de bataille des génériques et la Sécurité sociale s'y retrouverait !

C'est ce que l'on appelle le TFR, les pharmaciens n'en sont pas partisans.

  • Dans des pays limitrophes (dont l'Angleterre je crois), la différence de prix entre médicament d'origine et générique est plus importante que celle appliquée en France ! Pourquoi ne pas les imiter ?

C'est ce sur quoi la Sécurité sociale s'interroge, mais là il s'agit d'une politique commerciale des médicaments.

  • Quel est le rapport générique/princeps délivré à l'hôpital ? Y a-t-il des substitutions à l'hôpital ?

Il peut y en avoir bien sûr ! De toute façon le pharmacien a le pouvoir de substitution.

  • Y aurait-il des faux médicaments génériques, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas vraiment identiques à la molécule mère ?

C'est la question que l'on s'est posé à de multiples reprises mais toutes les études menées ont prouvé que la biodisponibilité était la même.

  • Un des problèmes des génériques : forme galénique différente. Donc parfois forme non sécable et, plus grave (effet moindre ou absent), absorptions aléatoires (dragée versus comprimé ou gélules gastro-résistantes par exemple...).

Vous avez tout à fait raison, c'est un des problèmes.

  • Mon fils a eu un cancer de la thyroïde et doit donc prendre du Lévothyrox®. Quand on lui a donné le générique, ses analyses étaient mauvaises. On lui a redonné le princeps et ça va. Avez-vous une explication ? Je ne pense pas que ce soit psychologique.

Il est difficile de vous donner une explication rationnelle car les études menées ont prouvé que les 2 médicaments étaient identiques, mais dans une telle situation il y a vraiment intérêt à ne pas substituer.

  • Atteinte d'une maladie chronique et rare (Wegener) je suis un traitement lourd à l'hôpital et à la maison. J'accepte en général tous les génériques, mais je trouve injuste que les franchises médicales soient les mêmes ! Exemple du Cellcept® : le générique coûte environ 65 € contre 120 € le princeps, à raison de 4 boîtes par mois, la sécu fait de belles économies mais moi aucune ! Franchise maximum atteinte...

Vous avez tout à fait raison, mais hélas c'est l'application de la loi qui ramène les franchises à la boite de médicament quel qu'il soit.

  • Si la biodisponibilité est la même, d'où pourrait venir ce problème de résurgence des crises d'épilepsie alors que j'ai pris le même dosage qu'avec le princeps ? (Moi je suis pour les génériques, donc pas d'a priori négatif quant à leur utilisation). Et non, je ne connais pas la polémique à ce propos.

Les raisons peuvent être multiples, encore une fois les études menées ont montré la même biodisponibilité, dès lors nous n'avons pas d'autres explications rationnelles.

  • Pourquoi peut-on voir en pharmacie certains génériques plus chers que leurs originaux ? Il n'y aurait pas un problème quelque part ? Ai-je mal compris l'intérêt des génériques ?

Non, vous avez raison, c'est une des raisons pour lesquelles le médecin préfère prescrire le princeps en laissant le choix au pharmacien de substituer car le médecin n'est jamais sûr que ce sera le médicament le moins cher qui sera délivré.

  • Comment peut-on être sûr et certain que le générique que l'on prend, agit sur tous les plans exactement comme le princeps ?

Cela se compare par la biodisponibilité des 2 molécules (principe actif).

  • Je souffre d'une hernie hiatale compliquée d'un EBO (endobrachyœsophage). On me donne Lansoprazole 30 au lieu Ogast® 30. Les effets secondaires du générique sont-ils les mêmes et l'efficacité est-elle aussi la même ?

La réponse est oui pour les 2 questions.

  • Pour certains génériques la composition de la gélule est différente, ce qui occasionne des allergies ! Êtes-vous d'accord ?

Effectivement les excipients peuvent être différents et donc entrainer des allergies.

  • Je suis préparatrice en pharmacie, et en ce moment nous bataillons beaucoup avec les génériques au comptoir. Beaucoup de docteurs expliquent aux patients que le non substituable va se faire rare sur les ordonnances, alors qu'il y a d'autres docteurs qui disent aux patients : "si votre pharmacie refuse de vous donner le princeps, allez dans d'autres pharmacies et on vous le donnera !"

Vous comprenez bien que nous ne pouvons pas nous prononcer sur les comportements individuels des médecins et des pharmaciens.

  • Mon cardiologue m'a dit pour mes 2 stents : Plavix® non interchangeable mais mon médecin référent me prescrit que du Clopidogrel. Qui croire ?

Evidemment seul votre cardiologue qui vous connait peut se prononcer sur cette question, mais a priori les 2 produits sont identiques.

  • Je crois me souvenir qu'un médicament générique prescrit par un médecin ne peut pas être substitué par le médicament original. Donc si mon médecin me prescrit le générique plus cher que l'autre, c'est le malade et la sécu qui trinquent. Pourquoi n'est-il pas interdit de vendre des génériques plus chers puisque leur but est de limiter les dépenses de la sécu ?

Si le princeps est moins cher a priori, le médicament délivré doit être le moins cher, c'est ce que l'on appelle le tarif forfaitaire de responsabilité.

  • La vérification a été faite, pas d'autres causes pour mes saignements que le fibrome. La reprise du Lutényl® depuis un demi cycle a calmé les saignements. Il avait fallu 3 mois pour obtenir l'arrêt total des saignements lors des premières prises de Lutényl® avant la prise du générique. Donc je me demande encore pourquoi le nomégestrol n'a pas eu les effets attendus ?

Dans ce cas là, faute de plus d'explications rationnelles, la seule attitude raisonnable est de poursuivre le Lutenyl® sans substitution.

  • Pour certains génériques, la composition de la gélule est différente ce qui occasionne des allergies ! Les excipients ne sont pas seulement différents mais ils contiennent des allergènes (cochenille, sulfites etc...). Pourquoi ne le dites-vous pas ?

Toute substance est un allergène en puissance et capable de stimuler la production d'anticorps, alors....

  • Parlez-nous de la pureté des génériques...

Pour ce qui est de la pureté proprement dite en ce qui concerne nos pays, celle-ci est contrôlée (génériques ou pas). Par contre cela peut être différent dans d'autres pays où l'élaboration n'est pas contrôlée (c'est un des dangers de l'achat de médicaments sur Internet).

  • J'ai confiance dans le générique pour ce qui concerne la molécule chimique du médicament, puisqu'elle est identique, mais je fais moins confiance aux excipients (j'ai eu de forts picotements sur la langue avec un générique, alors que je n'avais pas eu cette réaction avec l'original) !

Devant toute réaction individuelle il est difficile d'incriminer le produit. Ceci peut d'ailleurs se produire avec un placebo, mais ça ne veut pas dire que vous êtes un simulateur. Mais il s'agit de réaction individuelle.

  • Le générique du Spasfon® soit le phloroglucinol est au même prix que l'original soit 2,12 euros. Pourquoi ?

Cela fait partie de l'une des aberrations de la politique du médicament.

  • Pourquoi je ne supporte pas les génériques de Avlocardyl® et Triatec® ?

Seul votre médecin pourra éventuellement vous répondre.

  • Est-on sûr de l'absence d'interaction principe actif/excipients dans les génériques ?

Non.

  • Est-il possible qu'un générique supprime un effet secondaire retrouvé chez le princeps. Exemple : la ciprofloxacine ne me provoque plus les nausées causées par le Ciflox®.

Tout à fait si les effets secondaires sont consécutifs à un autre des composants que le principe actif.

  • Les comprimés sécables de Prednisone biogaran sont impossibles à couper sans ustensiles ! Pratique ! Je suis revenue au Cortancyl®... parce qu'en 7 ans, j'en ai coupé des comprimés !

C'est effectivement l'inconvénient de certaines formes galéniques.

  • L'efficacité du tamoxifene Mylan est-il égal au princeps dans la prévention des récidives du cancer du sein ?

Oui.

  • Vous n'avez pas répondu à ma question concernant les médecins qu'on invite à vendre plus de 15 % de génériques pour avoir une prime.

Les médecins dans le code de déontologie doivent traiter les patients en les faisant bénéficier des avancées de la science et ceci au coût économique le plus raisonnable, en effet ces dépenses sont solvabilisées par vos cotisations.

 

Les réponses d'Andrée Ivaldi, pharmacienne

  • Je suis allergique à l'amidon de maïs et très souvent je suis obligée de refuser le générique, car très souvent ils en contiennent alors que le non-générique en contient rarement pourquoi ?

Il est présent dans de nombreux médicaments. il suffit simplement de préciser cette allergie à votre médecin ou votre pharmacien.

  • Au cours de l'émission, il a été dit qu'il n'existait pas de générique du paracétamol. Il me semble bien que c'est inexact, on m'en a déjà prescrit !

En fait, le paracétamol n'a pas de princeps, c'est-à-dire de molécule initiale. Il y a donc plusieurs paracétamol.

  • La Sécurité sociale peut-elle refuser de me rembourser ?

Non, vous serez remboursé mais certains départements ont alors l'obligation de refuser de prendre votre carte vitale pour bénéficier du tiers payant.

  • Certains génériques sont au même tarif que le médicament d'origine (par exemple le Spasfon®). Alors pourquoi le prescrire ?

Il arrive que parfois, le laboratoire du princeps décide de baisser son prix pour s'aligner sur le prix du générique. Médecins et pharmaciens ne sont pas toujours informés des changements de prix.

  • J'ai entendu que les génériques étaient identiques au produit de marque ? C'est faux !

Dans la plus grande majorité c'est vrai. Certaines molécules nécessitent encore des précisions mais qui sont déjà quasiment levées sur ce que l'on appelle la biodisponibilité (partie de la molécule active).

  • Nous est-il possible, à nous clients consommateurs de médicaments prescrits par un médecin, de connaître la liste des médicaments génériques ? Si oui, comment s'y prendre ?

Faites confiance à votre pharmacien. Quand un médicament est donné en cours d'hospitalisation, le patient le prend sans inquiétude...

  • Pourquoi pantoprazole 20 a des mises en garde pour la conduite (exemple, triangle rouge) et pas le pantoprazole 40 ?

Il n'y a aucun effet connu sur l'aptitude à conduire et à utiliser des machines.

  • Je suis pharmacien. Aujourd'hui si je ne substitue pas à hauteur de 80 % les prescriptions, je suis passible de passer devant une sorte de commission de discipline de la CPAM. La sécu ne regarde que les chiffres et ne sait pas si l'obtention de résultats est due au médecin, au seul pharmacien ou aux deux en synergie. Pour les sanctions c'est nous... Pour les primes d'incitation, c'est le corps médical.

Vrai : les pharmaciens ont des objectifs de substitution fixés par la Sécurité sociale. En dessous du seuil défini, ils sont passibles de sanctions s'ils ne pratiquent pas le "Tiers payant contre le générique".

  • Je suis actuellement sous pilule, génerique du Trinordiol® (j'étais tout à fait d'accord) or les cachets de la deuxième ligne me donnaient des nausées, et ce chaque mois. J'en ai parlé au pharmacien qui m'a dit que c'était peut-être le lot. J'ai donc essayé avec une nouvelle boite et rebelote. Certes, ce n'est pas un effet très grave mais à avaler tous les jours c'est difficile.

Effets indésirables plus fréquents, n'empêchant pas habituellement la poursuite du traitement mais pouvant faire envisager un changement du type d'estroprogestatif : nausées, céphalées banales, prise de poids, irritabilité, jambes lourdes. Je vous invite à revoir votre médecin pour un bilan biologique.

  • Pour les allergies à l'amidon de maïs. Si certains départements peuvent refuser ma carte vitale pour la non prise de générique, faut-il que le médecin marque sur l'ordonnance "non substituable pour cause d'allergie" pour pouvoir faire accepter ma carte vitale ?

Oui, un médecin peut mentionner la mention "non substituable".

  • Le client consommateur n'est pas toujours informé de l'existence ou non d'un générique. S'il plait à son pharmacien, il paiera le princeps. Existe-il une liste informative de la sécu sur Ameli par exemple ?

Les listes ne sont pas fixes, elles bougent en permanence. Ces listes font l'objet d'informations régulières auprès des pharmaciens.

  • Au bout de combien d'années le brevet d'un médicament tombe ?

Un brevet dure 10 ans, pour garantir le laboratoire de copies et lui permettre d'amortir les frais de recherche.

  • J'ai demandé à mon pharmacien la différence de prix entre Doliprane® et le générique. Il n'y avait que quelques centimes. Où va la différence ?

Quelques centimes mais 24 % d'économie ! La différence est une économie pour la Sécurité sociale soit 1,2 milliard pour l'année 2010.

  • Je suis complètement pour l'utilisation des génériques si cela permet à la société française de faire des économies et non pour des particuliers. Je vais comparer le coût des 2 génériques et je choisirai celui qui coûte le moins cher à l'Etat.

Les génériques ont généré 1,2 milliard d'économie pour l'année 2010.

  • Je comprends que les génériques soient profitables aux pharmaciens et c'est pourquoi vous banalisez toutes les questions pertinentes des patients mécontents des génériques !

Les génériques sont surtout profitables pour la Sécurité sociale. Les pharmaciens ont la même marge sur un princeps ou un générique.

  • La loi est-elle la même pour tout le monde ?

Oui, les pharmaciens doivent appliquer le tiers payant contre génériques.

  • Pourquoi le générique de l'Optruma® (chlorydrate de raloxiféne) est-il d'après le pharmacien, aussi cher que le princeps ?

Le laboratoire a aligné son prix sur le prix du générique.

  • Vous dites que princeps et génériques sont identiques. Non car vous oubliez les excipients qui ont aussi leur importance. Quand on ne digère pas un cachet de paracétamol pendant 5 heures et qu'un Doliprane® en gélule passe très bien, à mon avis, il y a une grosse différence.

Une gélule se dissout plus vite que le comprimé.

  • J'ai récemment demandé sans ordonnance un médicament "original" à mon pharmacien et il a lourdement insisté pour me faire prendre le générique, alors que là, il n'y avait pas intervention de la Sécu ! Voulait-il uniquement me faire faire une économie (qui était de quelques centimes...) ?

Hors ordonnance, le pharmacien peut aussi vous proposer le produit le moins cher. C'est à votre appréciation.

  • Est-ce que pour les médicaments non remboursés, les gens choisissent plus les génériques que pour les remboursés ?

Oui, c'est très fréquent.

  • Pourquoi ne pas faire figurer le nom initial en plus sur le générique ?

Le générique est le plus souvent le nom de la molécule. Un nom de marque peut être donné par le laboratoire.

  • Les génériques peuvent avoir jusqu'à 20 % de différence en plus ou en moins par rapport au princeps (Référence : Centre Pharmocovigilance de Nice)

Non, jamais en plus ! Un médicament générique est de 25 à 50 % moins cher que le princeps.

  • Qu'est-ce que le générique de la Celestamine® ?

La celestamine n'a pas de générique. La prednisolone est le générique du Solupred®, la prednisone est le générique du Cortancyl®.

  • Que veulent dire principe actif-excipients dans les génériques ?

Principe actif, c'est-à-dire le médicament ; les excipients servent à enrober, à remplir ou à mettre en forme le comprimé ou la gélule.

En savoir plus

Un médicament générique est la stricte copie d'un médicament original dont le brevet est tombé dans le domaine public. Après dix ans de croissance ininterrompue, les ventes de génériques connaissent un tassement. Ils représentent seulement 25% en France, contre environ 50 à 60% du volume des médicaments en Europe. Les pouvoirs publics tirent la sonnette d'alarme et pointent deux tendances inquiétantes. Les prix des génériques sont plus chers qu'à l'étranger. La part des génériques dans les ventes de médicaments ne décolle toujours pas.

Malgré les campagnes de publicité et l'implication grandissante des pharmaciens, certaines réticences persistent. Les médecins, eux-mêmes rechignent à les prescrire.. Pourtant, le générique est aussi bon que l'original...

La méfiance des consommateurs, alimentée par le scandale du Mediator® n'est pas étrangère à cet essoufflement ; les Français ne savent plus trop aujourd'hui si ces produits ont une qualité identique aux spécialités qu'ils sont censés copier.

Qu'est-ce qu'un médicament générique ? A quoi sert-il ? Dans quelles situations peut-on l'utiliser ? Les génériques contiennent-ils exactement le même principe actif que le princeps. Des effets indésirables nouveaux peuvent apparaître ?   

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