La pilule : une contraception simple à avaler !

En 50 ans, la pilule a évolué. Moins dosée, moins d'effets secondaires. Elle reste la contraception préférée des Françaises. Mais quelles sont les différences entre les différentes pilules ? Quels sont les risques liés à la prise de pilule et comment choisir la bonne pilule ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Qu'est-ce que la pilule contraceptive ?

Marina Carrère d'Encausse et Patrick Pelloux expliquent le fonctionnement de la pilule contraceptive
Marina Carrère d'Encausse et Patrick Pelloux expliquent le fonctionnement de la pilule contraceptive

Prise de poids, douleurs pelviennes, baisse de la libido… Les pilules contraceptives ne sont pas dénuées d'effets secondaires. Pour cette raison, de plus en plus de femmes décident aujourd'hui de l'arrêter.

Il existe plus d'une trentaine de marques de pilules contraceptives en France. Ces pilules peuvent être réparties en deux groupes : celles qui contiennent seulement un progestatif - elles sont prescrites en continu - et celles qui combinent un progestatif et de l'oestrogène. Ces dernières étant le plus souvent prescrites sur 21 jours. Les nombreuses pilules contraceptives ont pour rôle de se substituer aux hormones produites lors du cycle menstruel.

La pilule oestroprogestative agit à trois niveaux. Elle bloque l'ovulation en mettant les ovaires au repos grâce à cette combinaison d'hormones. Elle rend la muqueuse de l'utérus moins accueillante pour empêcher la nidation d'un éventuel œuf. Enfin le pilule oestroprogestative modifie la glaire cervicale pour empêcher les spermatozoïdes de franchir le col.

Les pilules uniquement progestatives agissent essentiellement en modifiant la glaire. La molécule lévonorgestrel amincit en plus la muqueuse de l'utérus et le désogestrel, Cerazette®, bloque l'ovulation.

Des effets secondaires parfois gênants

Mais la prise de ces hormones n'est pas dénuée d'effets secondaires. Les progestatifs provoquent essentiellement des irrégularités du cycle ou des saignements entre les règles, parfois des maux de tête, des nausées ou encore de l'acné. Les œstrogènes, eux, peuvent entraîner une prise de poids (1 à 2 kg en moyenne), une rétention d'eau, parfois des douleurs mammaires ou des migraines. Mais le risque principal reste la possibilité de faire une thrombose, c'est-à-dire la formation d'un caillot dans une veine à l'origine de phlébite, voire d'embolie pulmonaire ou d'accident vasculaire cérébral.

Pour réduire les effets secondaires en maintenant l'efficacité de la pilule, deux solutions existent :

  1. Modifier le dosage des hormones en réduisant avant tout le taux d'œstrogènes contenus dans la pilule
  2. Changer le progestatif.

C'est ainsi que dans les années 1990, des dérivés synthétiques de la progestérone ont été mis au point : le désogestrel, le gestodène et le norgestimate pour les pilules de troisième génération et le drospirénone pour celles de quatrième génération.

À chacune sa pilule

Quelles différences entre toutes les pilules contraceptives ?
Quelles différences entre toutes les pilules contraceptives ?

La pilule, symbole de la révolution sexuelle, est entrée dans les mœurs. Malgré ce succès, beaucoup de questions demeurent sur son utilisation, sa prescription, ou encore ses contre-indications.

Aujourd'hui, il existe différentes sortes de pilules, caractérisées par leur composition. Elles sont dites "combinées", lorsqu'elles associent progestérone et œstradiol.

Il en existe trois sortes en fonction de la dose d'œstrogène qu'elle contient :

  • la macrodosée : qui contient la plus forte dose d'œstrogène ;
  • la minidosée : dite de deuxième génération ;
  • la microdosée : de troisième génération, où la dose d'œstrogène est minimale et le progestatif utilisée y est différente des autres.

Ces pilules ne contiennent qu'un dérivé de la progestérone, à dose faible. En plus d'agir sur la glaire, elles ont une action sur la muqueuse de l'utérus.

Dans tous les cas, le premier comprimé doit être pris le premier jour des règles et pendant vingt-et-un ou vingt-deux jours, puis l'on fait un arrêt pendant sept jours, à l'issue desquels les règles apparaissent. On reprend à nouveau un comprimé pendant vingt-et-un ou vingt-deux jours.

Certaines plaquettes comportent vingt-huit comprimés, les sept derniers n'ayant aucune action sur le corps. Ils permettent seulement de ne pas oublier la nouvelle plaquette, puisqu'il n'y a pas d'interruption dans ce cas.

Enfin, il faut rappeler que pilule et tabac font mauvais ménage car ils augmentent le risque de maladies cardio-vasculaires. Certaines femmes jeunes et en parfaite santé peuvent se retrouver à l'hôpital uniquement parce qu'elles fumaient tout en prenant la pilule. Ainsi, il est préférable pour une femme qui fume de ne pas choisir ce type de contraception, notamment si elle a plus de 40 ans. 

Une fois ce moyen de contraception arrêté, il est tout à fait possible de se retrouver enceinte dans le mois qui suit, sans danger pour le bébé.

Les pilules progestatives, aussi appelées microprogestatives, ne contiennent qu'une  hormone progestative, en quantité très faible. Elles sont donc autorisées chez la grande majorité des femmes, notamment en cas de contre-indication à la pilule estroprogestative. 

Pilule et déséquilibres hormonaux

A l'heure des premiers rapports, la plupart des femmes choisissent de prendre la pilule. Un geste quotidien qui peut sembler anodin sauf quand il entraîne maux de tête, nausées et prise de poids.

Grâce aux progrès de la recherche, les effets secondaires sont aujourd'hui largement atténués mais choisir sa pilule peut tout de même être déterminant pour certaines femmes déjà fragilisées sur le plan hormonal.

Le vrai/faux sur la pilule

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Le Dr Gérard Salama, gynécologue, revient sur toutes les idées reçues sur la pilule.

28 jours en moyenne, c’est la durée du cycle menstruel. Il se divise en deux phases, avant et après l'ovulation. Les hormones féminines, les œstrogènes et la progestérone, participent activement au fonctionnement des ovaires.

La première phase dure une quinzaine de jours, pendant lesquels les œstrogènes sont produits par les ovocytes. Ces œstrogènes servent à stimuler l'utérus, à ouvrir son col, et provoquent la production de la glaire cervicale, une sorte de maillage produit par l'utérus qui s'épaissit plus ou moins en fonction du cycle. Un seul ovocyte finit sa croissance, les autres meurent.

L'ovulation correspond à l'expulsion de cet ovocyte en dehors de l'ovaire, dans la trompe. Elle a lieu au quatorzième jour du cycle, en théorie. En pratique, cette date fluctue selon les femmes.

Deuxième phase des ovaires : ils vont transformer l'ovocyte en corps jaune, qui est une forme dégradée de l'ovocyte et qui disparaît s'il n'y a pas de fécondation.

Le corps jaune produit de la progestérone, qui va stimuler la fabrication des œstrogènes et préparer l'utérus à accueillir l'œuf issu de la fécondation. C'est ce que l'on appelle la nidation, l'œuf s'attache dans l'utérus pour se développer. Si ce n'est pas le cas, la muqueuse de l'utérus se détruit et les règles ont lieu. Le cycle reprend alors à son début.

Toutes ces sécrétions sont stimulées et régulées par le cerveau, plus précisément par l'hypophyse.

 

Planning familial : un lieu d'information et de parole

Dans les centres de planning familial, les jeunes femmes peuvent obtenir des informations sur les méthodes contraceptives.
Dans les centres de planning familial, les jeunes femmes peuvent obtenir des informations sur les méthodes contraceptives.

Le planning familial, c'est le lieu où l'on trouve toutes les informations concernant les divers modes de contraception. C'est également l'endroit où préservatifs et pilules sont délivrés gratuitement.