Médicaments génériques : les Français n'ont plus confiance

Les Français seraient-ils de plus en plus réticents face aux médicaments génériques ? C'est en tout cas ce qui ressort d'un sondage IFOP publié ce lundi 10 décembre 2012. La défiance vis-à-vis des génériques aurait augmenté de 5 points en un an.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Entretien avec Jean-Luc Audhoui, membre de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France

Les médicaments génériques n'ont plus la cote auprès des Français. Selon un sondage IFOP, réalisé pour le groupe de pharmaciens PHR, seulement 57 % des Français acceptent la substitution d'un médicament d'origine contre 62 % en 2011.

L'efficacité des génériques remise en cause

Une première explication à cette défiance est que les Français émettent de plus en plus de doutes sur l'efficacité des médicaments génériques. Alors qu'ils étaient 77 % à juger leur efficacité similaire à celle des princeps en 2011, ils ne sont plus 72 % à penser qu'un générique a la même efficacité qu'un médicament princeps.

Outre l'efficacité, la sécurité des génériques est aussi pointée du doigt, 61 % des Français estimant ces médicaments "aussi sûrs" que les médicaments princeps contre 71 % il y a un an. La défiance vis-à-vis des médicaments génériques a donc tendance à s'accroître sensiblement.

Générique rime avec économique

Si des critiques sont émises, principalement chez les 35-49 ans, sur la suppression du tiers payant en cas de refus des génériques (loi de 2006), les économies réalisées grâce aux génériques font l'unanimité. 82 % des Français estimant les génériques plus économiques que les médicaments d'origine.

Depuis 2006, la Sécurité sociale rembourse deux fois plus de boîtes de génériques, 700 millions de boîtes par an, pour une économie estimée à 1,3 milliard d'euros par an. Toutefois le taux de substitution (76 %) ne contente pas encore les autorités.

Redonner confiance aux patients

Pour Lucien Bennatan, président du groupe PHR (qui représente 11 % des pharmacies en France), "il reste du chemin à parcourir" et selon lui, les professionnels de santé "devront sensibiliser davantage les patients".

Concernant la loi sur le tiers payant que la majorité des Français considère comme une "atteinte à leur liberté", Lucien Bennatan préconise de la remplacer "par une action pédagogique, relayée à travers une campagne d'information nationale et qui serait soutenue par les pharmaciens".

Les génériques feront donc encore parler d'eux...

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