Gros coup de blues chez les ados

Plus d'un tiers des 6-18 ans sont en état de "souffrance psychologique", selon une étude de l'Unicef rendue publique ce 23 septembre 2014. Cette proportion atteint 43% chez les 15-18 ans.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec le Dr Catherine Dolto, médecin généraliste et haptothérapeute
Entretien avec le Dr Catherine Dolto, médecin généraliste et haptothérapeute

Pour la deuxième année consécutive, l'Unicef a mené une consultation nationale, auprès de 11.232 enfants et adolescents (les 12-18 ans représentant 62% de l'échantillon), interrogés de mars à mai 2014.

Cette enquête [PDF], qui doit être remise ce 23 septembre aux Secrétaires d'Etat à la famille (Laurence Rossignol) et à la lutte contre l'exclusion (Ségolène Neuville), a tout d'abord confirmé les résultats de la précédente : "17% environ des enfants et des adolescents peuvent être considérés en situation de privation, en termes de niveau de vie."

Mais elle a aussi mis en évidence "les formes de souffrance qui résultent, non pas d'une privation d'ordre matériel, mais d'une faiblesse de liens [avec l'entourage]" (famille, amis, école).

A partir de la proportion d'enfants et d'adolescents disant se sentir "tristes ou cafardeux" (40,4%), traverser des phases d'apathie (25,8%) et perdre confiance en eux (30,2%), les auteurs de l'enquête ont calculé un indice global de "souffrance psychologique".

Ils en concluent que "36% des jeunes ayant participé à la consultation peuvent être considérés comme en souffrance psychologique", la proportion atteignant 43% chez les plus de 15 ans.

La peur de l'échec scolaire et le harcèlement sur les réseaux sociaux augmentent les risques d'être affecté. Les filles sont en outre statistiquement plus touchées.

Chez les 12-18 ans, 28% disent qu'il leur est "arrivé de penser au suicide" et près de 11% avoir déjà tenté de se suicider, des résultats qui doivent cependant être analysés avec prudence, souligne l'enquête.

Ne pas pouvoir compter sur ses parents

Quatre enfants ou adolescents sur dix disent avoir des relations parfois tendues avec leur père (41,4%) et avec leur mère (42,7%). Près d'un enfant ou adolescent sur deux (47,5%) vivant dans une famille monoparentale (en majorité des mères seules) expriment des tensions avec leur mère.

Les tensions familiales croissent avec l'âge, le niveau de privation et l'insécurité du cadre de vie.

En outre, 11% des enfants et adolescents disent qu'ils ne peuvent pas compter sur leur père, et 4,2% sur leur mère. Ils sont près de 17% à ne pas se sentir valorisés par leur père, et 10% par leur mère. A chaque fois, ce sentiment concerne plus fortement les filles.

L'école est aussi source de difficultés relationnelles et d'angoisse : plus d'un tiers des enfants et adolescents (34,3%) dit avoir été harcelé ou ennuyé par des camarades, et près d'un quart (24%) s'y sent en insécurité par rapport à des adultes. Plus de 45% se disent vraiment angoissés de ne pas réussir assez bien à l'école, proportion qui augmente pour les enfants et adolescents défavorisés. 

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