Drogues et addictions : le plan d'action du gouvernement

Un premier plan d’action pour la lutte contre les drogues et les conduites addictives a été présenté lundi 27 janvier par les responsables de la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie). Ce programme transcrit "en actes" le plan gouvernemental, centré sur la jeunesse, rendu public le 19 septembre 2013.

Florian Gouthière
Rédigé le

Programmé sur une durée de quatre ans (2014-2017), le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives, présenté jeudi 19 septembre 2013, promettait la conduite d'actions "fondées sur des observations, des recherches et des expérimentions validées" - l'accent devant être mis sur la prévention et le suivi des populations les plus à risques : les jeunes, les femmes et les populations isolées.

Deux plans d'actions successifs, se déployant chacun sur deux ans, doivent permettre de concrétiser ce programme. Le premier d'entre eux a donc été présenté à la presse ce 27 janvier par Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la MILDT.

Il sera porté par un budget "de près de 59 millions d'euros", un montant "significativement élevé" en période de crise, "[qui] traduit l'engagement fort de l'Etat [sur ces thèmes]", a souligné la présidente de la MILDT dans un échange avec la presse.

Accompagnement et soins

Plus de 60% de ce budget (36,2 millions) sera consacré à l'accompagnement des consommateurs et aux soins apportés aux toxicomanes.

"La démarche d'accompagnement et de soins des personnes usagères de drogue ne s'arrête plus aux portes des établissements et services spécialisés", a expliqué Mme Jourdain-Menninger. "Elle vise à inclure leur insertion sociale et professionnelle".

Parmi les actions centrales du plan d'action, la MILDT propose de déployer de nouvelles antennes locales de consultation, et de multiplier les dispositifs mobiles de prise en charge, afin d'atteindre les populations isolées.

Dans la logique de fonder l'action publique sur des méthodes réellement évaluées et validées, le plan 2014-2015 souhaite promouvoir à grande échelle les thérapies familiales multidimensionnelles (MDFT), notamment dans le cadre de "Consultations jeunes consommateurs". La MILDT appuiera également la diffusion de protocoles de détection précoce des conduites addictives.

Près de 15% du budget pour la prévention

Près de neuf millions d'euros seront consacrés à la prévention, appuyée par des actions de communication spécifiques. La présidente de la MILDT a rappelé que "parler de conduites addictives, c'est intégrer le tabac, l'alcool, les addictions sans substances, car c'est la réalité de ce qui est consommé, sans oublier de traiter les [consommations multiples], et les drogues de synthèse."

"Il nous faut mieux communiquer sur les risques et dommages sanitaires et sociaux inhérents aux consommations", a-t-elle détaillé. "Face à de puissants lobbys industriels, qui ont fait des jeunes une de leurs cibles prioritaires de marketing, le renforcement de la culture scientifique doit contribuer à lever les approximations, et à savoir ce dont on parle quand on aborde les consommations de drogues".

Lutte contre les trafics

Une partie du budget 2014-2015 sera également destinée à lutter contre le développement des trafics. "Au sein de l'Union Européenne, il existe actuellement 3.600 groupes criminels organisés, dont près de 50% sont actifs dans le trafic de drogue, aux capacités financières et logistiques sans mesure", a rappelé Mme Jourdain-Menninger.

La MILDT a aussi constaté que "la cybercriminalité [a] transformé la physionomie du trafic et du marché. [Internet favorise] la diffusion des drogues de synthèse et facilitent la pratique de la cannabiculture". Pour tenter d'enrayer ces évolutions, la MILDT appuiera un renforcement "des possibilités d’investigations sur Internet en matière de trafic de stupéfiants".

En savoir plus

Sur Allodocteurs.fr :

Ailleurs sur le web :