Tout sur la chirurgie des paupières

La plupart du temps, cette intervention est esthétique mais dans certains cas, la chirurgie des paupières peut être prise en charge par l'Assurance Maladie.

Maroussia Renard
Rédigé le
Une chirurgie pour les paupières qui tombent
Une chirurgie pour les paupières qui tombent  —  Le Mag de la Santé - France 5

Les paupières de cette patiente sont comme des volets mi-clos, ils masquent une partie de sa vision. À 61 ans, elle a décidé de se faire opérer.  

"Chez cette dame, on a un alourdissement de la paupière supérieure, du fait d’un excès de peau et de muscle, qu’on appelle un dermatochalazis, qui va venir reposer en casquette sur les cils et ainsi masquer une partie du champ de vision. Une personne avec cette altération, 
a une atteinte de 25 % de son champ visuel", explique le Dr Jade Landman-Vu, chirurgien ophtalmologue à l'hôpital Cochin.

Une chirurgie pour remonter les paupières

Cette opération a pour objectif de faire remonter les paupières. C’est exactement le même geste qu’en chirurgie esthétique, mais dans ce cas, l’intervention est prise en charge par l’Assurance maladie, car elle permettra à la patiente de retrouver une vision normale.   

Pour commencer cette opération, pas de bistouri, mais une règle et un feutre pour dessiner le tracé des incisions, c’est une étape décisive.

" Je vais venir évaluer l’excès cutané à enlever. L’objectif étant que ça ne déplace pas la paupière supérieure ou le sourcil. Le patient doit pouvoir naturellement derrière fermer ses paupières", commente le Dr Jade Landman-Vu.

En plus de l’aspect fonctionnel, le chirurgien soigne l’esthétique et les futures cicatrices doivent suivre la courbure naturelle de la paupière pour mieux être camouflées.

Une opération sous anesthésie locale

"On a fini les marquages, on va être amenés à procéder à l’ablation de tout le croissant que l’on vient de marquer", précise le Dr Jade Landman-Vu.

Cette ablation se fait sous anesthésie locale et la patiente a reçu un léger sédatif. La paupière est mise sous tension à l’aide de deux crochets pour faciliter l’incision.

Il faut retirer un croissant de peau avec le muscle qui lui est solidaire, le muscle orbiculaire. En 5 minutes à peine, le chirurgien retire l’excès de peau et de muscle. Puis avant de refermer, il faut coaguler tous les petits vaisseaux pour éviter les saignements qui pourraient aboutir à un hématome.

Des sutures avec du fil de soie

La dernière étape consiste à suturer en refermant bord à bord, sans tension, par des points séparés de soie. La soie est très peu inflammatoire et permet d’avoir de plus jolies cicatrices.

Le chirurgien va maintenant s’occuper de l’œil droit. Comme si c’était une nouvelle opération.

"On ne reproduit pas à l’identique, pour le deuxième œil, ce qu’on a enlevé pour le premier œil. On va venir s’adapter à l’anatomie de chaque patient pour avoir le résultat le plus joli, le plus symétrique possible"
, confie le Dr Jade Landman-Vu.

3 mois pour un résultat esthétique définitif

Au bout de 45 minutes, l’opération est terminée. La patiente gardera un pansement jusqu’au lendemain matin puis elle devra appliquer des pommades pour favoriser la cicatrisation.  

"L’évolution post-opératoire, dépend de chaque patient. Autour de l’œil, il y a de la place, la peau est très fine, on peut gonfler un peu, avec ce qu’on appelle l’œdème. On peut également avoir un hématome qui peut migrer en bas des paupières et qui peut perdurer pendant 7 à 15 jours et c’est normal", conclut le Dr Jade Landman-Vu.

La patiente devrait retrouver très rapidement un champ visuel normal, mais il faudra attendre 3 mois pour évaluer le résultat esthétique définitif.