Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le pénis...

De la taille au plaisir, en passant par la fellation et les zones érogènes, sept infos décomplexées pour tout connaître du pénis...

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le pénis...
© Fotolia

Quelle est la taille moyenne d'un pénis ?

L'académie nationale de chirurgie a statué en 2011 sur les dimensions moyennes du pénis : il mesure entre 9 à 9,5 cm (entre 7 et 11 cm) pour une circonférence de 8,5 à 9 cm. En érection, sa taille se situe de 12,9 à 14,5 cm (entre 10 et 18 cm), pour une circonférence de 10 à 10,5 cm. "Ce n'est qu'une étude parmi d'autres et d'autres peuvent avoir des chiffres légèrement différents", commente le Dr Faix, urologue et sexologue (responsable du Comité d'Andrologie et de Médecine sexuelle de l'Association Française d'Urologie).

A lire aussi : Le pénis, un problème de taille

Bon nombre d'hommes complexent sur la taille de leur pénis, alors qu'elle est tout à fait dans les normes. Ce complexe s'explique par la croyance discutable mais persistante que la virilité se mesure encore à l'aune de la taille du sexe… "Dans un vestiaire, il y aura toujours celui qui a la plus grosse et celui qui a la plus petite, s'exclame le Dr Faix. En plus, la verge se rétracte avec le stress, ce qui la rend encore plus petite…" Un travail avec un sexologue est parfois nécessaire pour se réconcilier avec son pénis. 

La taille du pénis a-t-elle un impact sur le plaisir de la femme ?

Pas forcément. La pénétration n'est pas obligatoire à la jouissance féminine puisque les femmes ont la chance d'avoir un organe exclusivement dédié au plaisir, le clitoris. Même avec un petit pénis, un homme est donc parfaitement capable d'offrir un orgasme en caressant ou stimulant avec sa langue le clitoris. Et si l'on craint d'être maladroit, il suffit d'ouvrir le dialogue en demandant à sa partenaire de montrer comment elle se caresse.  De plus, le "point G" (désormais appelé complexe uréthro-clito-vaginal) est situé à 4 cm de l'entrée du vagin et donc accessible à tous les pénis, y compris les micropénis.

"Dans une étude parue en 2002 dans la revue European urology, 170 des femmes avaient répondu à un questionnaire évaluant l'importance de la taille du pénis, ajoute le Dr Faix. 20% trouvaient que la longueur était importante et 1% très importante. 55% jugeaient que ce n'était pas important et 22 % que ça n'avait aucune importance. 32% des femmes estimaient que la largeur était importante."

Il faut reconnaître que tout dépend aussi de la morphologie féminine : la longueur, la largeur et l'élasticité du vagin sont variables d'une femme à l'autre. Certaines femmes aiment le plaisir ressenti lorsque le col de l'utérus est touché (le vagin faisant en moyenne 12 cm, le pénis doit atteindre cette taille pour toucher le col). L'urologue insiste sur un point : " Il y a une congruence anatomique dans la plupart des cas mais certaines anatomies sont plus difficilement congruentes, par exemple une verge un peu trop grosse pour un vagin étroit ou une verge normale pour un vagin plus large. Comme le pénis se voit et non le vagin, c'est toujours l'homme qui paraît responsable..."

A lire pour en savoir plus : La taille du pénis a-t-elle une influence sur le plaisir de la femme ?

Zoom sur le micropénis

Le micropénis répond à une définition bien précise : moins de 7 cm en érection et moins de 4 au repos chez l'adulte. Il reste une affection rare, dont l'incidence précise est mal connue. "On peut couper le ligament suspenseur du pénis, détaille le chirurgien.  Le pénis peut gagner 2 cm au repos, mais quasiment rien en érection. Le lipofilling augmente l'épaisseur grâce à l'injection de graisse mais la graisse peut disparaître dans certains endroits. De plus il y a un matelas graisseux en érection, qui peut diminuer l'impression de raideur." Précisons que la détection devrait idéalement se faire chez l'enfant et que certains cas justifient l'administration d'androgènes chez l'adolescent, entre 11 et 13 ans.

La taille a-t-elle un impact sur le plaisir de l'homme ?

Qu'il soit maxi ou micro, le pénis est anatomiquement le même : le gland fourmille de terminaisons nerveuses et sa stimulation est excitante. Excellente nouvelle, le plaisir est donc identique quelle que soit la taille du sexe. Tout comme les bienfaits de la masturbation et de la pénétration... Mais si l'homme est complexé par la taille de son pénis, il peut être incapable de ressentir pleinement le plaisir en étant trop focalisé sur cette pensée parasite et non sur les sensations ressenties au cours du rapport.

A lire pour en savoir plus : Mon copain complexe sur la taille de son pénis

Un travail avec l'aide d'un sexologue ou d'un psychologue est parfois nécessaire pour surmonter son complexe, retrouver une confiance sexuelle suffisante et se réconcilier totalement avec sa jouissance. La partenaire a aussi son rôle à jouer en rassurant son amant sur le plaisir qu'elle prend avec lui.

Le pénis est-il la seule zone érogène chez l'homme ?

Heureusement non ! Même si c'est sans doute la plus efficace… Le pénis et notamment le gland font partie des zones érogènes primaires, autrement dit susceptibles de provoquer un orgasme en étant judicieusement stimulées. Mais d'autres endroits peuvent accentuer le plaisir : les caresses des testicules rendent fous certains hommes, tout comme la stimulation des tétons. Le périnée est également une zone clé et la prostate offre des plaisirs divins à celui qui acceptera un doigt dans cette voie intime qu'est l'anus. Le massage prostatique démultiplierait l'orgasme, qui se révèle plus profond et diffus.

Les caresses de tout le corps sont aussi susceptibles d'induire une sensation plaisante et d'accentuer au final le plaisir des zones érogènes. Ce qui est une excellente raison pour explorer tout le corps de son partenaire à la recherche des zones qui lui font le plus d'effet !

A lire aussi : le massage érotique, une parenthèse sensuelle

La fellation est-elle source de plaisir chez tous les hommes ?

Si elle est souvent appréciée, cette pratique rend certains hommes mal à l'aise soit parce qu'ils sont complexés par leur pénis et le fait que la femme s'en rapproche et l'observe de près les met mal à l'aise. La pénétration évite cette observation à la loupe. De plus, certains n'aiment pas la soumission apparente de la femme (soumission toute relative puisque l'on peut considérer que celle qui offre le plaisir mène le jeu). Le fantasme de castration par une bouche dentée en bloque d'autres alors que la partenaire s'escrime le plus souvent à ne pas mettre les dents… Chez un éjaculateur précoce, la fellation le met dans un position passive et elle peut accentuer l'angoisse et donc accélérer l'émission du sperme.

En revanche, ceux qui apprécient cette pratique adorent que l'attention de leur partenaire soit centrée sur leur pénis et leur plaisir. L'observer en action et en position parfois soumise les excite particulièrement et cela contribue à leur orgasme. La possibilité que leur amante avale leur précieux sperme est également l'objet de nombreux fantasmes.

A lire : mon ami veut souvent des relations sexuelles et des fellations

Les femmes et la fellation

Un certain nombre de femmes n'apprécient pas la fellation. Certaines sont dégoutées par cet organe associé à l'urine, qu'elle considère comme sale, et l'odeur du pénis les répugne parfois. D'autres trouvent le pénis agressif ou s'estiment en position soumise et n'aiment pas cela. Le partenaire doit respecter ce refus et savoir que les envies sexuelles évoluent et que la femme peut finir par apprécier cette pratique. Les femmes qui aiment les fellations la voient comme une caresse offerte à leur amant et apprécient offrir ce plaisir particulier. Jouer avec la domination et la soumission peut les exciter.

Comment ne pas avoir mal si le partenaire a un grand pénis ?

Les femmes ne fantasment pas toutes sur un phallus surdimensionné ! Elles craignent parfois la douleur, même si la nature est habituellement bien faite et les pénis sont adaptés à la taille du vagin. Parfois, c'est l'appréhension en découvrant un pénis de taille impressionnante, qui provoque la contraction des muscles du périnée et rend la pénétration plus compliquée et douloureuse. Mais l'anatomie est parfois en cause : certaines femmes au vagin plus étroit souffrent davantage lorsqu'elles sont pénétrées, notamment dans les positions qui offrent une pénétration profonde, comme la levrette.

A lire aussi : Comment le vagin s'adapte-t-il à la taille du pénis ?

Toute la douceur du partenaire est requise et des préliminaires efficaces sont incontournables afin que le vagin soit bien dilaté et lubrifié. La communication est incontournable : il faut parler de sa douleur et ne pas accepter d'avoir mal sous prétexte que certaines positions font plaisir au partenaire. Adapter sa sexualité est l'assurance d'un plaisir aussi intense que partagé !

Une courbure du pénis est-elle forcément inquiétante ?

La courbure de pénis est un motif de consultation plus fréquent que le micro-pénis ; elle est plus ou moins marquée, pouvant être légère et n'avoir pas de retentissement sur la sexualité, ce qui est le cas chez 2 à 5% des hommes d'après le Dr Faix. Ou la déviation est importante et complique la pénétration, allant parfois jusqu'à la rendre impossible.

La courbure peut apparaître dès l'adolescence, lors des premières érections  : "cette malformation congénitale survient chez 4 à 10% des adolescents selon les études portant sur la courbure congénitale de verge", explique le Dr Faix. Mais moins de 1% sont vraiment gênantes ou empêcheraient un rapport. Autre pic de survenue après 50 ans, avec la maladie de La Peyronie : "C'est une fibrose des corps caverneux qui concernerait 3 à 9% des hommes", reprend le médecin. Mais beaucoup sont minimes, non gênantes ni détectées. Seules 0,5 à 1% seraient gênantes et ameneraient à consulter et à être traitées. Cette affection douloureuse dans la première phase s'opère par chirurgie réparatrice ou se traite par des injections de Xiaflex®. "Les traitements comportent aussi de la mécanothérapie, d'autres médicaments qui n'ont pas l'autorisation sur le marché dans cette indication et les ultrasons pourraient avoir un intérêt, complète l'urologue."

A lire aussi : La maladie de Lapeyronie, le point sur les traitements