Covid : on vous explique pourquoi les Etats-Unis ont suspendu le vaccin Johnson & Johnson

Johnson & Johnson a suspendu l'usage de son vaccin anti covid Janssen, suite à l’apparition de six cas de thromboses atypiques. Une pause qui vise à analyser ces cas et à alerter les médecins sur la marche à suivre face à ces symptômes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

La France en a déjà reçu 200.000 doses, et espérait en recevoir deux autres millions d'ici fin avril. Mais l'avenir du vaccin Janssen, de Johnson & Johnson, pourrait être remis en question par une nouvelle alerte. Les autorités sanitaires américaines ont en effet suspendu son utilisation aux Etats-Unis suite à l'apparition de six cas de thromboses atypiques, dont un décès, sur 6,8 millions de vaccinés. Les symptômes sont apparus entre 6 et 13 jours après l’injection.

Les adénovirus en cause ?

Ces cas ne sont pas sans rappeler ceux qui ont mobilisé l’Agence européenne du médicament ces dernières semaines autour du vaccin AstraZeneca. Ces deux vaccins utilisent la technologie des adénovirus, contrairement aux vaccins Pfizer et Moderna qui utilisent celle de l'ARN messager. Le support viral pourrait expliquer cette différence de risque de thromboses entre ces deux technologies vaccinales, mais il ne s'agit que d'une hypothèse qu'il faudra bien sûr vérifier.

Ne pas utiliser de traitement à l'héparine

Pourquoi les autorités sanitaires ont-elles choisi de mettre en pause les vaccinations ? "Nous faisons cette pause pour que devant ces symptômes, en cas de diagnostic de caillot, chaque médecin pense désormais à poser la question du vaccin". Voilà leur message. Car l’enjeu est majeur : il ne faut alors pas utiliser l’héparine, le plus courant des traitements anticoagulants, "anti-caillot". C’est ce que nous ont appris les récentes études allemandes et suédoises, car ce traitement pourrait au contraire aggraver la situation dans ces thromboses très particulières associées à une pénurie de plaquettes.

Un comité d’experts américain se réunit dès aujourd’hui. Ils doivent chercher s’il existe vraiment un lien entre le vaccin Janssen et ces anomalies, qui restent extrêmement rares.

Si la France a annoncé que les 200.000 doses déjà reçues de vaccin Janssen serait administrées comme prévu, l’Agence Européenne du Médicament doit rendre un nouvel avis la semaine prochaine sur ce vaccin.