INFOGRAPHIE - On vous explique le fonctionnement des différents types de vaccins

Selon l’OMS, dix candidats vaccins ont atteint la phase 3 des essais cliniques, la dernière phase avant la commercialisation. Voici les procédés employés par les chercheurs pour provoquer une réaction immunitaire.

Lucile Boutillier
Rédigé le
INFOGRAPHIE - On vous explique le fonctionnement des différents types de vaccins

Le 6 juillet 1885, Louis Pasteur administre le vaccin contre la rage à un enfant. C'est la première vaccination humaine de l'histoire. En cette période de pandémie, les laboratoires du monde entier rivalisent de vitesse pour élaborer un vaccin contre un virus encore inconnu l'année dernière : le Sars Cov-2.

Pour créer un vaccin, il faut mettre au point un antigène qui stimulera la production des anticorps contre un virus. Afin de provoquer cette réaction, il faut inoculer le virus à la personne pour que son système immunitaire reconnaisse le corps étranger, mais sans qu’elle développe la maladie.

Les laboratoires choisissent entre trois procédés différents pour obtenir ce résultat : inactiver le virus, l’atténuer ou le vectoriser.

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Les vaccins inactivés

Ces vaccins sont surnommés les vaccins « tués », même si un virus n’est pas vivant au sens propre du terme. Trois vaccins en phase 3 contre la Covid utilisent ce procédé : ceux de Sinovac, Sinopharm Wuhan et Sinopharm Beijing, trois laboratoires chinois.

Parmi les vaccins déjà sur le marché, ceux contre le tétanos ou la coqueluche fonctionnent déjà de cette manière.

Les vaccins atténués

Aucun vaccin contre la Covid n’utilise cette technologie parmi ceux qui ont atteint la phase 3. Mais c’est le cas des vaccins contre la dengue, la rougeole, la varicelle, le zona ou la tuberculose (BCG).

Les vaccins vectorisés

Parmi les candidats vaccins contre la Covid qui ont atteint la phase 3, sept utilisent ce procédé. Oxford-AstraZeneca, le vaccin russe Spoutnik-V, Johnson & Johnson et CanSino, un quatrième vaccin chinois, se servent d’un adénovirus comme vecteur. Moderna ou Pfizer-BioNTech ont choisi un acide ribo-nucléique, aussi appelé ARN messager. Quant à Novavax, il utilise un baculovirus.

Les vaccins déjà sur le marché qui suivent ce procédé restent rares, car la technologie est très récente. Des essais de vaccins vectorisés contre les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson sont en cours.

Quid des adjuvants ?

Pour rendre un vaccin plus efficace, d'autres composants appelés adjuvants sont ajoutés à sa formule. Dans la plupart des vaccins inactivés, ils sont même indispensables. Pourquoi ? Certains permettent au vaccin d'agir plus efficacement, plus vite, d'autres de mieux le conserver. C'est le cas par exemple des stabilisants comme le lactose ou le sorbitol.

Les sels d’aluminium constituent l’adjuvant le plus utilisé dans le monde, mais aussi le plus efficace et le mieux toléré. Ils permettent un relargage progressif de l’antigène vaccinal. Les spécialistes appellent ce phénomène l’effet dépôt : les sels d’aluminium libèrent l’antigène très progressivement dans l’organisme et pas d’un seul coup. De plus, ils favorisent la production d’anticorps. 

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Les sels d’aluminium, un composant dangereux ?

Si les sels d’aluminium sont très utilisés, ils sont aussi très controversés. L’OMS recommande un maximum de 1mg de sels d’aluminium par kilogramme et par jour dans l’alimentation. Or, les vaccins prévus dans le calendrier vaccinal contiennent une dose d’aluminium inférieure à 0,85 mg/dose.

Selon le laboratoire Pfizer, un individu de 60 ans aura ingéré environ 82 000 fois plus d’aluminium par son alimentation que par les adjuvants vaccinaux, selon son mode de vie. Leurs seuls effets secondaires connus à ce jour sont des réactions inflammatoires locales.