Soins déprogrammés pendant le confinement, patients en danger ?

Pendant la crise du Covid, les trois quarts des rendez-vous médicaux ont été annulés. Aujourd’hui, encore trop peu de ces soins ont été reprogrammés, ce qui entraîne une perte de chance pour les patients, s’inquiète l’UFC-Que-Choisir.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

C’est un retard alarmant que dénonce l’UFC Que Choisir. Dans une enquête publiée ce 7 juillet et portant sur 4.654 personnes, l’association de consommateurs révèle que 74 % des rendez-vous médicaux initialement prévus sur la période de confinement allant du 17 mars au 11 mai ont été annulés par les professionnels de santé.

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Seulement 12% des chirurgies reprogrammées

Problème, deux mois après la fin du confinement, les patients ont toujours du mal à avoir accès aux soins non urgents. Ainsi, moins de 20% des rendez-vous annulés chez un spécialiste ont fait l’objet d’une reprogrammation depuis le 11 mai. Les chiffres des rendez-vous de chirurgie sont encore plus inquiétants puisque seuls 12% des opérations ont été reprogrammées.   

En cause : "un phénomène d’engorgement", explique Mathieu Escot, directeur adjoint de l’action politique de l’UFC-Que Choisir. Au même moment s’additionnent en effet "des rendez-vous en retard, les nouveaux rendez-vous à programmer et une capacité d’accueil qui a diminué dans la mesure où les nouvelles règles de sécurité compliquent l’accueil de beaucoup de patients" détaille-t-il.

Coordonner public et privé

Certains secteurs, comme l’imagerie médicale, sont particulièrement débordés. Et aux difficultés d’obtenir un nouveau rendez-vous s’ajoute parfois un manque d’informations. Ainsi, seuls 13% des patients ont pu échanger avec leur chirurgien sur les conséquences médicales du report de leur opération. L’UFC-que Choisir préconise donc une réorganisation des soins pour éviter que la santé des patients se dégrade. 

Par exemple, "nous demandons temporairement que les patients qui avaient pris un rendez-vous dans un hôpital public soient réorientés vers un hôpital privé et ne soient pas sanctionnés financièrement par des dépassements d’honoraires" propose Mathieu Escot.

Pour cela, il faudrait mettre en place un "accord régional entre les agences régionales de santé (ARS), l’hospitalisation privée et l’hospitalisation publique pour s’assurer que cette meilleure coordination des soins se fasse sans surcoût pour les usagers de manière transitoire" poursuit le directeur adjoint.
Pour l’instant, le ministère de la Santé n’a pas répondu à ces demandes. L’association estime pourtant qu’il y a urgence à se réorganiser, notamment en cas de retour du Covid-19.