La septicémie ou sepsis : quand les germes envahissent l'organisme

Une légère infection, même passée inaperçue, peut dégénérer en une réaction bien plus grave. Les germes se multiplient et se propagent dans tout l’organisme : c’est la septicémie, une infection sanguine qui peut mener au choc septique.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

La septicémie, une infection du sang

Qu'est-ce que la septicémie ?  —  Le Magazine de la Santé

La septicémie, aujourd'hui appelée sepsis, est une infection sanguine. Elle correspond à la présence de germes (bactéries, virus ou champignons) dans le sang.

D’où viennent les germes ? La porte d'entrée de l'infection est très variable, elle peut se développer à partir d'une infection respiratoire (par exemple, une pneumonie), une infection digestive (une péritonite),une infection urinaire (causées parfois par les sondes) ou encore génitale. Elle peut aussi être d'origine cutanée, comme avec une blessure mal soignée, un furoncle ou encore un panaris.

L'évolution de l'infection est au départ silencieuse. Le germe est présent dans le corps sans qu’il y ait pour autant de symptôme visible. Par la suite, le système immunitaire reconnaît l'intrus, il réagit en libérant différentes substances dans le sang. La réaction inflammatoire va se traduire, en fonction du germe, soit par une fièvre soit, au contraire, par une baisse de la température. La septicémie, dont l’évolution est insidieuse, est d'autant plus grave chez les très jeunes enfants, les personnes âgées ou celles qui ont un système de défense plus fragile.

Ensuite, une cascade d'événements se succèdent et quand le système immunitaire est dépassé, il réagit mal : les substances libérées dilatent les vaisseaux. Résultat : la circulation sanguine ralentit et la tension chute. Le rythme cardiaque et respiratoire s'accélèrent, la personne hyperventile et au niveau de la prise de sang, les globules blancs s'élèvent ou au contraire s'effondrent.  

Le sepsis grave est un stade intermédiaire avant le choc septique : le taux d'oxygène s'effondre dans le sang, la coagulation s'emballe, il devient plus difficile d'uriner et une acidose, ainsi qu'une encéphalopathie (atteinte de l'encéphale) se mettent en place.

Le choc septique se manifeste par les mêmes signes mais l'hypotension se majore. A ce stade, la vie du patient est en danger, la septicémie évolue vers un choc septique. 

Quels traitements contre un choc septique ?

En cas de choc septique, il faut identifier le germe responsable pour donner le bon traitement. Et dans tous les cas, il faut rechercher la porte d'entrée de l'infection. Si la localisation est profonde, comme cela peut être le cas pour certains abcès, le traitement chirurgical est indispensable pour éradiquer le foyer infectieux. 

Des hémocultures doivent être réalisées en urgence pour identifier le germe en cause et adapter le traitement. Il s'agit le plus souvent d'une bactérie, contre laquelle on prescrira un antibiotique adapté. Mais un champignon peut également être en cause. Il faut alors utiliser un traitement antifongique. 

La durée du traitement dépend de la gravité de la septicémie. La plupart du temps, elle ne dépasse pas une semaine. En revanche, la convalescence peut durer jusqu'à deux mois.

Les chances de guérison dépendent d’une part du nombre d'organes lésés par l'infection, mais aussi de la réponse de l'organisme au traitement. Plus l'infection est traitée rapidement, plus le malade a des chances de survivre. Si elle est prise en charge tardivement, les conséquences peuvent être graves, elle peut laisser des séquelles, par exemple, une insuffisance rénale ou cardiaque. Elle peut même dégénérer en gangrène et conduire à une amputation. Dans les cas les plus extrêmes, le patient peut en mourir. Le choc septique reste en effet la première cause de mortalité en réanimation (40 % des patients).