Hausse des cas de septicémie chez les nouveau-nés : ce qu'il faut savoir

Les cas de septicémie néonatale sévère associée à l’entérovirus (E-11) en France augmentent de façon inhabituelle, alerte l'OMS. Entre juillet 2022 et avril 2023, neuf cas ont été détectés, dont sept mortels.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le
Les jeunes patients ont été hospitalisés dans quatre hôpitaux de trois régions différentes entre juillet 2022 et avril 2023
Les jeunes patients ont été hospitalisés dans quatre hôpitaux de trois régions différentes entre juillet 2022 et avril 2023  —  Shutterstock

Une situation préoccupante pour les nouveau-nés en France. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) alerte dans un communiqué sur une hausse des cas de septicémie néonatale sévère associée à l’entérovirus ( E-11).

"Les entérovirus sont un groupe de virus qui peuvent provoquer diverses maladies infectieuses et sont responsables d'épidémies annuelles" développe l’OMS. L'infection est généralement bénigne mais peut être plus grave chez les nouveau-nés. Elle provoque un écoulement nasal, une faiblesse corporelle ou encore de la fièvre.

La septicémie, aujourd'hui appelée sepsis, est une infection sanguine. Elle correspond à la présence de germes (bactéries, virus ou champignons) dans le sang.

Sept décès en 10 mois

L’agence rapporte ainsi "9 cas de septicémie néonatale avec insuffisance hépatique et défaillance multiviscérale entre juillet 2022 et avril 2023 dans quatre hôpitaux de trois régions de France".

Elle précise : "Au 5 mai 2023, sept cas sont décédés et deux étaient toujours hospitalisés en unité néonatale".

Une hausse de cas "inhabituelle"

La hausse de cas est "inhabituelle en raison de la détérioration extrêmement rapide et du taux de létalité associé chez les bébés touchés" écrit l’OMS.

Néanmoins, l’agence mondiale de la santé considère que "le risque pour la santé publique pour la population générale est faible".

Entre 2016 et 2021, l’E-11 "représentait 6,2 % (3 sur 48) des infections néonatales graves signalées avec un type d'entérovirus connu alors que cette proportion est passée à 55 % (11 sur 20) en 2022" affirme l’OMS.

Une transmission de la mère à l'enfant ?

Sur les neufs cas, huits enfants étaient nés prématurés. De plus, quatre paires de jumeaux ont manifesté la présence d’une septicémie néonatale tardive.

Durant la période d'étude (juillet 2022 et avril 2023), six cas ont été décelé en 2022 et trois cas ont été découvert en 2023. 

Lors des tests effectués, quatre mères sur cinq étaient infectées par l'E-11. "Toutes les mères testées ont présenté des signes gastro-intestinaux ou de la fièvre dans les trois jours précédant ou lors de l'accouchement" ajoute l’OMS. Les tests suggèrent une transmission mère-enfant. Les possibilités de transmission sont nombreuses : lors de l’accouchement, par le sang, par les selles ou encore par les sécrétions.

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Nettoyage, désinfection, isolement...

Comment lutter contre cette hausse de cas ? L’OMS recommande tout d'abord de former correctement les personnels de soins qui touchent et transportent des échantillons suspectés de contenir de l’entérovirus.

L’organisation préconise également aux soignants travaillant avec des nouveau-nés de mettre en place "des mesures de prévention et de contrôle des infections en mettant l'accent sur le respect de la restriction des visiteurs". L’OMS conseille également de "renforcer" le nettoyage et la désinfection de l’environnement.

Enfin, lorsqu’un nouveau-né est suspecté ou confirmé d’être contaminé, l’organisation recommande aux soignants d’être précautionneux lors des contacts avec les nouveau-nés. "Pour les nouveau-nés confirmés, envisagez l'isolement, assurez-vous que les sucettes et les biberons ne sont pas partagés et éduquez les mères sur l'hygiène personnelle et le lavage des mains lors du changement des couches" énonce l’OMS.