On vous explique pourquoi il faut laver ses masques en tissu

Porter un masque en tissu non lavé pourrait émettre davantage de particules que ne pas porter de masque, selon des chercheurs américains. En cause : les minuscules fibres de tissu potentiellement contaminées qui s’en échappent.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Doucefleur

Masques chirurgicaux, FFP2 ou en tissu, quelle est leur efficacité ? Des chercheurs de l’université de Californie à Davis se sont intéressés à la quantité de particules aériennes retenues par les différents types de masque.

Selon eux, les masques chirurgicaux et FFP2 empêchent bien les personnes infectées de transmettre le virus mais porter des masques en coton, s’ils ne sont pas lavés, pourrait être pire que de ne pas porter de masque du tout. Ils publient leurs travaux le 24 septembre dans la revue Scientific Reports.

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90% des particules bloquées

Pour cette étude, les chercheurs ont recruté 10 volontaires et les ont placés devant un appareil chargé de collecter, de quantifier et de mesurer la taille des particules exhalées.

Ces volontaires devaient parler, respirer, tousser ou mimer le fait de mâcher un chewing-gum avec un masque chirurgical, un masque FFP2 ou un masque fait maison en coton, constitué d’une ou de deux couches de tissus et fabriqué selon les consignes des centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains (CDC).

Comme attendu, les masques chirurgicaux et FFP2 présentaient les meilleurs résultats puisqu’ils bloquaient 90% des particules, quelle que soit l’action réalisée.

Sans masque, le fait de parler et tousser émettait environ 10 fois plus de particules que simplement respirer. Un volontaire identifié comme un "super contaminateur" émettait même 100 fois plus de particules que les autres en toussant.

Des fibres de tissu porteuses du virus ?

Mais les masques en tissu maison donnent des résultats décevants et pourraient même être pires que le fait de ne porter aucun masque. En cause : les minuscules fibres de tissus, potentiellement porteuses du virus, qui s’échappaient de ces masques en coton.

"L'émission de particules par les masques en tissu faits maison - vraisemblablement à partir de fragments de fibres - peut largement dépasser l'émission lorsqu'aucun masque n'est porté" détaillent les chercheurs dans leur publication.

Un résultat qui complique l’évaluation de leur efficacité : "comme les masques en coton produisaient eux-mêmes des particules, il est difficile de dire s'ils bloquaient tout de même les particules expirées. Il semble qu'ils aient au moins réduit le nombre de grosses particules expirées" écrivent encore les scientifiques.

Lavage à l’eau et au savon

Une solution à ce problème serait de laver les masques en tissu à l’eau et au savon, de les rincer soigneusement et de les laisser sécher à l’air libre. Mais un seul lavage ne suffirait pas à éliminer "les poussières en surface" et les "matériaux friables". Il faudrait les laver avant de les porter la première fois et entre chaque utilisation.

Les résultats de ces travaux confirment donc deux théories, déclare le professeur William Ristenpart, spécialisé en ingénierie chimique et co-auteur de l’étude, dans un communiqué de l’université de Californie à Davis : les masques sont efficaces pour réduire la propagation des particules en suspension dans l'air mais il est primordial de laver très régulièrement les masques en tissu.