Des exosquelettes pour soulager les soignants en réanimation

A Nancy, des médecins et des chercheurs testent un exosquelette, une sorte de robot, pour faciliter le travail du personnel en réanimation.  

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Dans cette chambre de réanimation de l’hôpital de Nancy, un patient lutte contre le Covid-19. Il a donc été placé en coma artificiel et respire grâce à une machine. Autour de lui, une dizaine de soignants est prêt à le retourner. Cette manipulation s’appelle le décubitus ventral.  

Des manipulations de patients difficiles pour les soignants

Le Dr Pierre Perez, réanimateur au CHRU de Nancy (54), explique : “une des techniques pour améliorer l’oxygénation de leurs poumons, c’est de les coucher sur le ventre. Ils passent donc à peu près 15 à 17-19 heures sur le ventre. Le lendemain, on les retourne. C'est une technique importante de réanimation pour ce qu’on appelle les SDRA, les syndromes de détresse respiratoire aigüe”.  

Pendant la première vague, dans ce service de réanimation, l’équipe a retourné en 10 jours autant de patients qu’en une année complète. Ce geste est particulièrement contraignant pour les soignants et provoque souvent des douleurs, notamment lombaires. Dans ce service, ils portent donc un exosquelette, mis au point par une équipe de médecins et chercheurs de Nancy.  

“C’est un exosquelette conçu pour soulager du moment que la personne a le dos penché en avant, détaille Serena Ivaldi, chargée de recherche à l’INRIA. Par exemple, dans cette position, le professeur peut s’appuyer sur le sternum donc il aura le dos soulagé. Il n’aide pas à lever plus de poids mais seulement à redistribuer les efforts qui sont exercés au niveau du dos et du corps de la personne.” 

Une étude en cours pour évaluer scientifiquement l'exosquelette 

Léger et peu encombrant, l’exosquelette est facile à porter, même sous les blouses de protection des soignants en réanimation. Une étude est en cours pour évaluer scientifiquement son intérêt. Selon Pauline Maurice, chargée de recherche au CNRS, “on peut voir que l’exosquelette ne modifie pas le geste, ce qui est important pour la technique du décubitus ventral. 

On a utilisé des capteurs pour mesurer l’activité musculaire, qu’on avait placés sur le dos et sur les jambes. Ça nous permet de comparer l’activité musculaire avec et sans l’exosquelette. Avec l’exosquelette, il y a une petite diminution des efforts musculaires au niveau du bas du dos.” Si ces résultats encourageants se confirment, le dispositif pourrait aider à préserver la santé des soignants à l’hôpital mais aussi en Ehpad.