Coronavirus : les animaux de compagnie a priori peu touchés

Selon l’Institut Pasteur et l’Anses, chats et chiens semblent peu infectés par le coronavirus, même quand leurs maîtres sont malades. Par précaution, des règles d’hygiène doivent être respectées.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Coronavirus : les animaux de compagnie a priori peu touchés
Crédits Photo : © Shutterstock / MT-R

Les animaux domestiques jouent-ils un rôle dans l’épidémie de coronavirus ? Les travaux sur ce sujet se multiplient. Parmi eux : un rapport de l’Institut Pasteur publié le 9 avril 2020 et sur lequel l’Institut revient dans un communiqué le 17 avril. Leurs premiers résultats indiquent que les chats et les chiens semblent ne pas être aisément infectés par le virus. Mais selon eux, "l'hypothèse selon laquelle les petits animaux domestiques pourraient servir d'hôtes intermédiaires ou d'amplification du virus" doit tout de même "être vérifiée" expliquent-ils. L’objectif : "améliorer les modèles épidémiologiques" et "prendre des mesures préventives appropriées".

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Aucun animal testé positif

Les chercheurs de l’Institut Pasteur se sont donc associés à l’ l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort pour tester 21 animaux domestiques - neuf chats et 12 chiens - vivant en contact très étroit avec leurs propriétaires.

Au sein de cette population, deux étudiants ont été testés positifs au coronavirus et plusieurs autres ont montré des symptômes compatibles avec une infection du Covid-19, à savoir de la fièvre, de la toux ou encore une perte d’odorat.

Les scientifiques ont alors testé les animaux des patients. Résultat : certains animaux ont "présenté quelques signes cliniques compatibles avec une infection à coronavirus" mais "aucun animal n’a été testé positif SARS-CoV-2, par méthode PCR" constate l’Institut Pasteur. De même, "aucun anticorps contre le SARS-CoV-2 n’a été détecté dans leur sang à l'aide d'un test sérologique".

Ces données préliminaires suggèrent que les animaux domestiques, en tout cas les chiens et les chats, ne sont "pas aisément infectés par le coronavirus", même s’ils sont "en contact avec des propriétaires infectés" conclut l’Institut Pasteur.

Les chats plus à risque que les chiens

L’Anses aussi s’est prononcé sur cette question en rendant un deuxième avis le 20 avril. Selon cette agence nationale, "aucun cas de contamination de l'Homme par un animal de compagnie n’a été à ce jour rapporté . Et il n’existe toujours "aucune preuve scientifique" que les animaux de compagnie infectés par le nouveau coronavirus puissent contaminer les humains, précise l’Anses.

Depuis l'apparition du nouveau coronavirus, quelques cas d'animaux domestiques testés positifs ont été rapportés, notamment deux chiens et un chat à Hong Kong, et un chat en Belgique, soulevant des inquiétudes. Mais les cas d'infections d'animaux domestiques "restent sporadiques et isolés au regard de la forte circulation du virus chez l’Homme", insiste l'Anses, qui a passé en revue les nouveaux éléments survenus depuis son dernier avis du 9 mars.

Les premières expériences d’infections animales réalisées en Chine ont par ailleurs montré que les chiens sont "peu réceptifs" au virus, alors que les chats, les hamsters et les furets seraient plus susceptibles d’être contaminés.

D’autres études seront nécessaires, sur un plus grand nombre d’animaux, pour comprendre les éventuels risques de contamination et plus "spécifiquement le rôle de l’âge des animaux ainsi que la charge virale environnante" note l’Institut Pasteur.

"Gestes barrières" aussi avec les animaux

En attendant, pour éviter tout risque d’infection, l'Anses appelle les propriétaires d’animaux domestiques à respecter quelques règles d’hygiène : se laver les mains avant et après avoir caressé l’animal de compagnie, après le changement de sa litière, et appliquer les "gestes barrière" dans toute situation en évitant les contacts étroits au niveau du visage. Enfin, pour préserver la santé de son animal, l’Anses recommande de ne pas rester en contact avec lui lorsque l’on est malade.