Les malades du cancer, bientôt des victimes indirectes du COVID-19 ?

Le bilan de la crise du COVID-19 pourrait encore s’alourdir à cause du retard pris dans la prise en charge des cancers. En effet, la crainte du coronavirus a freiné le recours aux soins d’un grand nombre de Français.   

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

“Le retard dans le diagnostic et la prise en charge va avoir un impact sur les chances de guérison pour un certain nombre de cancers”, alerte le Pr Jean-Yves Blay, Président d'Unicancer et Directeur général du Centre de lutte contre le Cancer Léon Bérard (CLCC) de Lyon. Avec ses collègues français et européens, ils constatent que le nombre de patients accueillis en mars et en avril est de 20 à 50% inférieur à celui des années précédentes.   

Des milliers de décès en excès

Une équipe britannique a même évalué les conséquences de ce décalage dans le démarrage d’un traitement. “Nos collègues britanniques sont arrivés à des chiffres, pour le Royaume-Uni, qui est un pays assez voisin de la France en terme de population, qui pourraient être de 6 000 à 9 000 décès en excès, strictement liés au cancer dans les années à venir du fait de ces retard de prise en charge”. Inquiets, les oncologues invitent donc les patients à reprendre les rendez-vous de dépistage annulés par le COVID-19 et à consulter leur médecin traitant ou les structures hospitalières de proximité au moindre symptôme suspect.