Ambroisie: c'est la saison des allergies

La deuxième quinzaine du mois d’août devrait signer le retour des allergies au pollen d’ambroisie. Une plante aussi envahissante qu’allergisante qui de la région Rhône-Alpes, son berceau d’origine, a colonisé les territoires voisins.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le pollen d'ambroisie provoque chaque année de nombreux cas d'allergies saisonières
Le pollen d'ambroisie provoque chaque année de nombreux cas d'allergies saisonières
Risque allergique en 2014 (chiffre de gauche = index polinique, chiffre de droite = nombre de jours à fort risque allergique)
Risque allergique en 2014 (chiffre de gauche = index polinique, chiffre de droite = nombre de jours à fort risque allergique)  —  © RNSA 2014

Poil à gratter de notre système de santé, l’allergie au pollen d’ambroisie devrait faire son grand retour dans les jours à venir.

Cette plante extrêmement envahissante colonise les zones en friche où elle peut atteindre jusqu'à 2 mètres de hauteur. A la mi-juillet elle produit de petites fleurs dont le pollen se répand dans l’air dès la mi-août, causant des symptômes allergiques (rhinites, d’irritations des yeux ou de difficultés respiratoires pouvant aller jusqu’à un asthme sévère et nécessiter une hospitalisation.

A l’origine, une plante clandestine

L'Ambrosia artemisiifolia, ou "herbe à poux" au Canada, est probablement arrivée en France en 1863 comme passager clandestin de semences de trèfles violets venues d'Amérique du Nord. La plante qui s'est alors implantée dans l'Allier a progressé de parcelles en parcelles pour finalement s'ancrer en région Rhône-Alpes.

Longtemps cantonnée à la région lyonnaise, où 10 à 20 % de la population y serait allergique, elle se propage désormais aux régions voisines, avec des zones d’extension vers le nord (Bourgogne) et le sud (vallée du Rhône) et l’ouest (région Centre et Aquitaine).

Un niveau de risque moyen

Chaque année, le Réseau National de surveillance aérobiologique (RNSA) publie des indices prévisionnels d’allergies à partir des quantités de pollens mesurées et des prévisions météorologiques pour les jours à venir. A l’heure actuelle, le risque est jugé de niveau moyen et cantonné aux départements de l’Ardèche (07) et de la Drome (26). Mais il devrait s’étendre et s’intensifier dans les jours à venir.

Il est toutefois conseillé aux personnes allergiques de prendre leur traitement antiallergique dès le début de la saison pollinique quand le niveau de risque est encore modéré.

L’an passé, le risque d’exposition au pollen avait été maximal au nord et à l’ouest de la région Rhône-Alpes, des concentrations notables de pollens ayant été enregistrées jusque dans le Gard au sud et en Dordogne à l’ouest. Mais l’amplitude de la saison, du 15 août au 20 septembre, avait été courte en raison des nombreux jours de pluie qui avaient limité la production de pollens de la plante.

Liste noire et défrichage

La lutte contre cette plante nuisible est l'un des objectifs du troisième plan national santé-environnement. « Dans le cas de l'ambroisie, les coûts de santé estimés pour la seule région Rhône-Alpes s'élèvent à 15 millions d'euros par an", précisait en avril dernier la commission des Affaires sociales à l’occasion de l’ajout au code de la santé publique d’un amendement qui permettra de fixer la liste des espèces considérées comme une menace pour la santé humaine – dont l’ambroisie - et de définir les mesures de prévention et de lutte contre leur prolifération.

A l’heure actuelle, la meilleure stratégie de lutte contre l’ambroisie consiste à défricher les zones à risque. Il est possible d’éliminer l’ambroisie dès le mois de juin, quand elle est suffisamment développée pour être reconnaissable et avant le démarrage de sa floraison à la mi-juillet. Il est également conseillé de replanter à l’automne dans les zones à risque des plantes non allergisantes afin d’éviter que l’ambroisie ne se réinvite au printemps suivant.