L'eau du robinet que vous buvez est-elle saine ?

Chaque année, plus de 300 000 paramètres microbiologiques ou physico-chimiques sont analysés dans l'eau du robinet pour assurer la surveillance sanitaire et garantir sa qualité irréprochable. Reportage au laboratoire d’Eau de Paris.

Delphine Renault
Rédigé le
L'eau du robinet sous haute surveillance
L'eau du robinet sous haute surveillance  —  Le Mag de la Santé - France 5

Cela coule peut-être de source pour vous, mais boire de l’eau du robinet soulève parfois des inquiétudes. Pour surveiller sa bonne qualité, tous les matins, Fred effectue une dizaine de prélèvements aussi bien chez des particuliers que dans les lieux publics. Ces échantillons d’eau partent ensuite directement au laboratoire d’analyses pour une série de tests.

À la recherche de bactéries dans l'eau

"C'est près de 400 000 analyses qui sont réalisées par an pour surveiller la qualité de l'eau. L'eau que vous consommez au robinet a été contrôlée au niveau de la ressource, au niveau des usines, au niveau des réservoirs, mais également dans le réseau de distribution", explique Alban Robin, directeur de la recherche et développement et qualité de l'eau au laboratoire Eau de Paris.

Plusieurs paramètres sont analysés notamment les risques de contamination microbiologiques. Cette technicienne recherche des bactéries bien connues pouvant entraîner des diarrhées.

"On va rechercher les Coliformes et les Escherichia colis qui sont des témoins de contamination fécaux. Cette boîte-ci correspond à un échantillon qu’on peut retrouver dans le réseau de consommation qui est négative, qui ne possède aucune colonie typique. Celles-ci sont des eaux qui sont issues du début du traitement de la potabilisation de l’eau. C'est normal qu'on retrouve la flore à l’état d’origine qui est présente dans la Seine et dans la Marne", commente Estrélia Ribier, technicienne en microbiologie au laboratoire Eau de Paris.

Hydrocarbures, pesticides, nitrates...

Les autres paramètres analysés sont les composantes chimiques de l’eau, comme la présence de nitrates dûs notamment à la pollution agricole. Des normes rigoureuses doivent être respectées, car en grand nombre, ils peuvent être nocifs pour l’organisme.   

"La limite de référence est de 50 milligrammes par litre, chez Eau de Paris, la limite est plus stricte, elle est de 48 milligrammes par litre. Sur les résultats qu’on peut voir sur les échantillons qu'on a passés, on observe qu'ils sont, le plus bas, à peu près 24 jusqu'à 35 mg par litre, on est largement inférieur aux limites", précise Élodie Devaux, technicienne chimiste au laboratoire Eau de Paris.

Analyses microbiologiques, chimiques, mais aussi des micropolluants comme les hydrocarbures ou les pesticides, de plus en plus de substances sont recherchées et quantifiées grâce aux progrès techniques. 

Une eau à consommer sans crainte

"On a des seuils de sensibilité de plus en plus performants lorsqu'on s'intéresse aux micropolluants. On recherche des quantités infinitésimales, on est à peu près au 10/1000 de milligrammes, ce sont vraiment des quantités extrêmement faibles. Souvent quand on compare, ça peut être une goutte dans une piscine olympique, pour donner un ordre d'idée", précise Alban Robin.

À la moindre alerte, les usines de traitements sont prévenues pour éliminer les polluants et de nouveaux contrôles sont effectués. L’eau du robinet peut être donc être bue par toute la famille, sans modération.