Comment mieux protéger les femmes handicapées des violences sexuelles ?

La vulnérabilité et la dépendance liées à leur situation de handicap amplifient les violences que peuvent subir les femmes handicapées. Quelles sont les pistes du gouvernement pour renforcer leur protection ?

Anne-Firmine Mayala avec AFP
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Outre des soins gynécologiques, les sage-femmes animeront des ateliers de sensibilisation au consentement et à la vie affective et sexuelle et par ce biais pourront détecter des violences.
Outre des soins gynécologiques, les sage-femmes animeront des ateliers de sensibilisation au consentement et à la vie affective et sexuelle et par ce biais pourront détecter des violences.  —  Shutterstock

Les femmes en situation de handicap sont plus susceptibles d’être victimes de violences sexuelles que les femmes valides : le plan quinquennal, lancé en mars, pour l’égalité entre femmes et hommes souhaite le renforcement de leur protection. 

Parmi la centaine de mesures présentées par la Première ministre Elisabeth Borne à Matignon le 7 mars, le plan d’action interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes porte sur quatre axes principaux : la lutte contre les violences, la santé des femmes, l’égalité professionnelle et économique ainsi que la culture de l'égalité.

 "Plusieurs centaines de millions d'euros ont été alloués à ce plan « ambitieux » qui vise un « véritable changement culturel ». Sur la centaine de mesures, six concernent spécifiquement les femmes en situation de handicap, rapporte le site Handicap.fr.

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Soins gynéco et ateliers de sensibilisation

Il est par exemple prévu de faciliter l’intervention des sage-femmes dans les établissements médico-sociaux par le biais d'un dispositif, Handigynéco. Ce dernier, expérimenté depuis 2019 dans toute l'Ile-de-France et cette année en Bretagne et Normandie sera généralisé dans les autres régions à compter de 2024, indique le ministère chargé des Personnes handicapées.

Outre des soins gynécologiques, les soignantes animeront des ateliers de sensibilisation au consentement et à la vie affective et sexuelle et par ce biais pourront détecter des violences. Le ministère de l’Égalité femmes hommes indique que les résultat des premiers mois d'expérimentation ont révélé que des violences sexuelles ont été dépistées chez un quart des femmes handicapées vues en consultation par les sage-femmes.

Outils de signalement, formation, contrôles...

Autre mesure du plan : l'adaptation aux personnes handicapées et aux aidants d'un module de formation autour des violences sexistes et sexuelles et la notion de consentement.

Le plan prévoit aussi de développer des outils de signalement destinés aux victimes prises en charges dans les établissements médicaux et sociaux (ESMS) fermés grâce à une application numérique facile et ludique, des pictogrammes et d’autres outils de signalement qui leurs seront remis dès leur entrée dans l’établissement.

Enfin, le gouvernement travaille sur l'introduction de contrôles des antécédents des personnes intervenant dans des structures accueillant des personnes majeures vulnérables, tels que les établissements médico-sociaux, sur le modèle de ce qui existe pour les éducateurs auprès des mineurs dans le sport et l'Education Nationale.

"Violences sexuelles : les femmes handicapées en première ligne", chronique de Lucile Degoud, journaliste, du 22 avril 2019
"Violences sexuelles : les femmes handicapées en première ligne", chronique de Lucile Degoud, journaliste, du 22 avril 2019  —  Le Mag de la Santé - France 5