208 000 victimes de violences conjugales recensées en 2021

Le chiffre des violences conjugales a augmenté de 21% en France en 2021, comparé à l'année 2020, selon une étude du ministère de l'Intérieur. 89% des auteurs de ces violences sont des hommes.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le , mis à jour le
En 2021, l’étude réalisé par la délégation aux victimes (DAV) a recensé 143 homicides conjugaux
En 2021, l’étude réalisé par la délégation aux victimes (DAV) a recensé 143 homicides conjugaux  —  Shutterstock

En 2021, le nombre de violences conjugales a encore augmenté. Selon les données du services statistiques du ministère de l’Intérieur (SSMSI), qui a publié son étude annuelle des violences conjugales en 2021, les services de gendarmeries et de polices ont dénombré 208 000 victimes de violences conjugales. Un chiffre en hausse de 21% par rapport à 2020.

87% des victimes sont des femmes

Selon l’étude, 89% des personnes mises en cause pour des faits de violences conjugales sont des hommes. Et à 87%, les victimes sont des femmes. La moitié des victimes sont âgées entre 25 ans et 39 ans.  

En majorité, les agresseurs sont français à 83%. De même, d’après l’étude du SSMSI, les victimes enregistrées sont en grande partie françaises.

Deux tiers des violences sont physiques

Autre constat : deux tiers des violences conjugales sont des violences physiques. Près d’un tiers des victimes ont enduré des violences verbales ou psychologiques. "Les violences conjugales enregistrées sont très rarement des violences sexuelles (4 % des victimes) ; dans 85 % des cas, il s’agit alors d’un viol ou d’une tentative de viol" rapportent les auteurs. 

De plus, les violences physiques criminelles représentent moins de 1% des victimes. L’étude réalisée par la délégation au victimes (DAV) a recensé 143 homicides conjugaux, dont 122 féminicides.

Depuis 2016, le nombre d’enregistrements des plaintes des victimes a presque doublé. Pour l'expliquer, le rapport avance notamment une "amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie".

Une victime sur quatre ne porte pas plainte

Dernier point : les violences ne sont pas réparties uniformément sur le territoire français. "La Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, la Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne sont les départements où le nombre de femmes victimes enregistrées pour 1 000 habitantes est le plus élevé" notent les auteurs du rapport. Au dire du ministère de l’Intérieur, les communes rurales témoignent d’un moindre taux de violences conjugales.

Enfin, le rapport constate que les victimes de violences "signalent rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis". D’après l'enquête Genese portant sur les victimes de violences en 2021 et publiée en novembre 2022, moins d’une victime de violence conjugale sur quatre aurait porté plainte.

Violences conjugales : le rôle de l'alcool  —  Le Magazine de la Santé