Comment éviter les infections urinaires après un rapport sexuel ?

Si après un rapport sexuel, vous ressentez des brûlures urinaires, vous souffrez probablement d'une cystite, ou infection urinaire. Comment l'éviter ?

Dre Odile Bagot
Rédigé le
Comment éviter l'infection urinaire après un rapport sexuel?
Comment éviter l'infection urinaire après un rapport sexuel ?  —  Le Mag de la santé - France 5

Presque à chaque fois que vous faites l’amour, dans les heures qui suivent, vous vous retrouvez avec une douleur, des brûlures urinaires, une envie d'uriner toutes les deux ou trois minutes pour trois gouttes, une pesanteur dans le bas-ventre ou encore des urines foncées voire rouges ? Pas de doute, ce sont les symptômes d'une cystite post-coïtale.

Comment expliquer les infections urinaires après un rapport sexuel ?

Cette forme d'infection urinaire assez particulière s'explique par une question d'anatomie. Le nom du germe responsable de la cystite est l’Escherichia coli (surnommé colibacille) et provient du tube digestif. Sur le corps féminin, l'anus, le vagin et la vessie sont rapprochés. Habituellement, l’urine permet d’évacuer ces bactéries vers l'extérieur. Mais comme l’urètre, le canal qui remonte jusqu'à la vessie, est plus court chez les femmes que chez les hommes, cela arrive que les germes parviennent à remonter jusqu’à la vessie.

Une fois remontées dans la vessie, ces bactéries vont se multiplier et adhérer à ses parois, et ainsi créer une inflammation, aussi appelée cystite. Les frottements de la pénétration facilitent l'ascension des colibacilles. Mais attention, ce ne sont donc pas les germes du partenaire qui sont en cause et ce n’est pas une infection sexuellement transmissible ! 

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Quelles femmes sont concernées ?

Toutes les femmes ne sont pas concernées par les cystites post-coïtale. Il y a deux situations où le risque est plus important  : 

D'abord, la "cystite de la jeune mariée", terme un peu "vintage" pour désigner la première année d’une vie sexuelle régulière lorsque l’on a un nouveau partenaire ou alors, après une période assez longue d’abstinence. Dans ces deux circonstances, la vie sexuelle est en général plus intense et l’immunité locale de l’urètre n’est pas encore à son meilleur niveau pour stopper la circulation des colibacilles.

Ensuite, les femmes ménopausées, qui n’ont pas de traitement hormonal de la ménopause, sont aussi concernées. Le manque d'œstrogène rend la vessie beaucoup plus sensible aux germes et aux infections urinaires. La pauvreté de la flore vaginale, qui protège la vessie des infections urinaires, et la sécheresse vulvovaginale, sont des facteurs de risque de développer une cystite. 

Quelles sont les solutions en cas de cystite post-coïtale ?

Lorsque la cystite est avérée par une consultation médicale ou un test urinaire chez le pharmacien, l’antibiotique de première intention est une monodose de fosfomycine qui permet d'aller mieux dans les 24 heures. Pour éviter les récidives, voici les conseils à retenir : 

  • Le plus important est d'uriner après les rapports et de boire beaucoup d'eau dans les heures qui suivent. Cela va laver l’urètre, c’est l’effet "chasse d’eau".
  • Si cela ne suffit pas, on peut faire appel à des compléments alimentaires, en particulier à la canneberge, à condition qu'elle soit suffisamment dosée dans des compléments alimentaires dits "flash".
  • Pour les femmes ménopausées, il faut commencer par apporter des œstrogènes par voie vaginale ou générale avec le traitement hormonal de la ménopause.  Cela va renforcer les défenses de la vessie et booster la flore vaginale qui a un effet préventif. 
  • Utiliser un lubrifiant en cas de sécheresse pour ne pas irriter le méat urinaire, qui risque de s’ouvrir et de laisser passer les germes plus facilement.

Les conseils de prévention importants pour prévenir tout types de cystites…

Quelques bons réflexes permettent d'éviter de développer une cystite : 

  • Boire au minimum 1,5 litre d’eau par jour.
  • Lutter contre la constipation
  • Booster sa flore vaginale avec des probiotiques
  • S’essuyer d’avant en arrière 
  • Ne pas mettre de protèges-slips dans lesquels vont pulluler les colibacilles
  • Éviter la macération en privilégiant des fonds de culotte en coton