Et si les produits végétariens et vegans n'étaient pas si écolos !

Les produits végétariens et végans se multiplient promettant un impact réduit sur l’environnement et des bienfaits pour notre santé. Les associations de consommateurs elles sont très nuancées. Qu'en est-il réellement ? On fait le point.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

On dit que les produits végétariens et végans seraient plus respectueux de l’environnement et meilleurs pour notre santé parce qu’ils ne comportent pas de viande. Pour ce qui est de l’environnement, l’élevage pour la viande nécessite beaucoup de sols, d’eau, et pollue davantage. Les produits végétariens et végans seraient moins gourmands et moins polluants. Quand ils sont bios, ils seraient plus respectueux des rythmes des cultures.

Effectivement, par nature, la fabrication d’un kilo de viande émettra toujours plus de carbone dans l'atmosphère qu’un kilo de soja, car un animal a des besoins bien supérieurs aux végétaux. Mais entre une vache élevée dans le Cantal qui grandit avec de l’herbe et de l’eau de pluie, et une autre au Texas gavée de soja et d’eau d’irrigation, le bilan écologique n’est pas du tout le même. 

Enfin, les produits végans et végétariens seraient bien meilleurs pour la santé  car on sait aujourd’hui que manger trop de viande rouge augmente le risque de cancer

Provenance du soja ? 

Les enquêteurs de consommation, logement, cadre de vie (CLCV) constatent par exemple qu’un tiers seulement des produits analysés présente des mentions indiquant l’origine des ingrédients. Plus embêtant, 40 % seulement des produits contenant du soja signalent la provenance de celui-ci. Or le soja produit en France est majoritairement utilisé par le bétail comme supplément à son alimentation. On ne sait pas d'où provient donc celui utilisé dans les produits transformés !

Des produits pauvres en matière végétale

Il faut toujours avoir en tête que les produits transformés végétariens ou végans contiennent des additifs, des texturants pour compenser l’absence de protéines animales. C’est un peu comme les produits sans gluten, il faut ajouter des liants artificiels, des émulsifiants, pas très bons pour la santé. 

Pour la CLCV, les produits végans et végétariens se révèlent très peu riches en matière végétale. En moyenne, ils n'en contiennent que 39 % ! Les 61% qui restent correspondent à de l’eau majoritairement, des additifs, du sel (souvent beaucoup) et dans certains produits végétariens des matières grasses animale (issues du lait par exemple).  

Comme dans les produits ultra-transformés traditionnels, vous croyez manger du végétal, or, vous mangez surtout l’ingrédient le moins cher, l’eau. Malgré tout, ces produits restent plus équilibrés que la moyenne, grâce notamment à leur richesse en fibres, et sont en conséquence bien notés par l’indicateur Nutriscore (60 % sont en A) .

Des produits pauvres en protéines

Les protéines sont un élément nutritionnel essentiel. Il y a 2 ans, une enquête de 60 millions de consommateurs avait révélé que les taux en protéines des faux steaks étaient faibles, de l'ordre de 3 à 4 grammes pour 100 grammes, alors qu’il en faudrait 15, voire 25 pour avoir l’équivalent d’un steak normal. 

Les choses se sont améliorées, le taux de protéines est remonté à 15% en moyenne comme le note le CCLV (en comparaison pour la viande ou le poisson on est entre 22-25 g/100g). C'est mieux, mais pas encore très bon d'autant plus qu’il y a beaucoup de sel et de sucres, comme dans beaucoup de produits transformés classiques. 

Tous ces substituts industriels, ne sont bons pour personne, or ils vont bientôt faire leur entrée dans les fast-food...

Succès de l'industrie de la malbouffe

Ils arrivent, parce que c’est un nouveau marché, à haute valeur ajoutée, comme le remarque la CLCV et d’autres associations. Les substituts de viande sont beaucoup moins chers à produire (le soja, et l’eau, ne coûtent rien), et se vendent beaucoup plus chers, surtout si, en plus, ils sont bios. Le problème c’est qu’ils viennent nourrir les ados qui croient manger sainement… Un burger de fast-food bio ou végan reste un burger de fast-food ! 

En définitive, on ne gagne pas grand-chose avec des produits vegans et végétariens lorsqu’il s’agit de produits transformés, car on continue avec eux d’absorber des produits réduits à des assemblages de nutriments et d’additifs douteux comme on le fait pour les aliments transformés classiques, ni plus ni moins. 

Le tout au profit du même système industriel qui est le premier responsable de la malbouffe dans le monde et de ce qu’est devenu l’élevage aujourd’hui. Ceux qui fabriquent les steacks de soja ou le cassoulet en boite sont les mêmes.

Manger végétarien ou végan : quel intérêt  ? 

Manger végétarien ou végan a un intérêt seulement si on réfléchit vraiment à ce qu'on mange. L’intérêt du végétarisme est de manger des végétaux, bruts, frais de préférence, en conserves ou surgelés, en tout cas non transformés industriellement. Dans l'idéal des produits LOCAUX. Cela peut réduire de beaucoup notre impact environnemental. 

On peut également très bien transformer soi-même ces produits bruts. Voici une recette rapide qui fait plaisir aux ados.

  • 2 verres de boulgour, ou de lentilles. 
  • 4 œufs.
  • 2 grosses cuillères à soupe de farine.
  • Du parmesan.
  • Des herbes.

​Vous mélangez, et, dans la poêle pleine d’huile, vous obtenez de jolies galettes qui ne coûtent rien. Avec une côte de bœuf, c‘est parfait !