Vers un vaccin contre l'obésité ?

Un vaccin capable de réduire la masse corporelle et de limiter la prise de poids chez les individus obèses a été testé avec succès chez la souris. Les résultats des recherches sont présentés dans une étude publiée le 9 juillet 2012 dans la revue Journal of Animal Science and Biotechnology.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Vers un vaccin contre l'obésité ?

Agir sur l'hormone de croissance

Le mode d'action de ce vaccin se base sur des études antérieures qui montraient que l'administration d'hormone de croissance exogène avait un effet bénéfique sur le poids. Les chercheurs ont mis au point un vaccin agissant contre la somatostatine (sécrétée par l'hypothalamus), qui est l'inhibiteur naturel de la libération de l'hormone de croissance. En administrant un vaccin anti-somatostatine, ils ont observé une augmentation du taux d'hormone de croissance et de l'hormone associée : l'IGH 1.

Ils ont alors mis au point deux sérums, JH17 et JH18, réalisés à partir du même principe actif, mais avec des dosages différents. Deux injections ont été réalisées à 22 jours d'intervalles. Les souris étaient réparties en trois groupes de dix souris, un pour chaque sérum et un groupe témoin.

Réduire la masse corporelle et limiter la prise de poids

La vaccination a été faite dans le cadre d'une alimentation riche, contenant des matières grasses à hauteur de 60 %. Les souris ont été soumises à ce régime alimentaire durant huit semaines avant l'étude et tout au long de l'expérience pour qu'aucun autre facteur n'entre en compte dans la perte de poids et que les changements métaboliques potentiels ne puissent être attribués qu'à la vaccination.

Quatre jours après la première injection, des pertes de poids de 12,2 % chez les souris JH17 et de 13,1 % chez les JH18 ont été observées. Après la seconde injection, le poids des souris a diminué de 2,1 % pour les JH17 et de 1,8 % pour les JH18. Dix jours après la dernière vaccination, les souris avaient retrouvé leur poids initial, contrairement aux souris du groupe témoin, plus grosses de 4,1 grammes en moyenne par rapport au début de l'expérience. Pour mémoire, une souris "normale" pèse en moyenne 20 à 50 g.

Les anticorps, témoins de la vaccination

Pour finir, les tests sanguins réalisés durant l'étude ont montré la présence d'anticorps anti-somatostatine entre 4 et 10 jours après la vaccination. L'observation de ces molécules apparaît avec la perte de poids des souris et confirme que la vaccination fonctionne. Mais ils ont une durée de vie courte et leur production n'est pas réactivée par la production de somatostatine endogène, d'où la nécessité de piqûres de rappel fréquentes.

Même si des ajustements et des recherches complémentaires sont nécessaires, un traitement contre l'obésité, ni chirurgical, ni médicamenteux, représenterait une avancée médicale importante.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), au moins 2,8 millions d'adultes meurent chaque année par ce qu'ils sont en surpoids ou obèses, cela représente le cinquième facteur de risque de décès dans le monde.

Source : "Effects of novel vaccines on weight loss in diet-induced-obese (DIO) mice", Journal of Animal Science and Biotechnology, le 9 juillet 2012. Doi:10.1186/2049-1891-3-21

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