Le sucre de synthèse : un danger pour le cerveau ?

La consommation de fructose de synthèse peut, à long terme, altérer les connections neuronales et ainsi avoir un effet néfaste sur la mémoire, selon une étude américaine publiée mardi 15 mai 2012, dans The Journal of Physiology. Ce sucre de synthèse, largement présent dans le sirop de maïs, est couramment utilisé dans la fabrication des sodas et des aliments industriels.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Le fructose de synthèse est utilisé aux Etats-Unis dans la fabrication des sodas et aliments industriels.
Le fructose de synthèse est utilisé aux Etats-Unis dans la fabrication des sodas et aliments industriels.

- Entretien avec le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, invité dans le Magazine de la santé du 16 mai -

 

L'équipe du Dr Gomez-Pinilla, professeur de neurochirurgie à la faculté de médecine de l'université de Californie, a montré que cet édulcorant de synthèse a de graves effets sur le système nerveux. "Avoir un régime alimentaire riche en fructose peut, à long terme altérer vos capacités à apprendre et à mémoriser", explique-t-il. Ces résultats s'ajoutent à ceux de précédentes études montrant que les édulcorants, dont le fructose, pouvaient contribuer au diabète de type 2, à l'obésité et à l'accumulation de graisse dans le foie.

Les conclusions ont été faites après l'observation de deux groupes de rats. Le premier avait une alimentation enrichie en fructose. Le second disposait, en plus, de graines de lin riches en acides gras oméga 3 et d'acide docohexaénoïque (DHA). L'acide DHA, est un acide gras oméga 3 que l'on trouve principalement dans l'huile de poisson.

Après six semaines, les rats ont été placés dans le même labyrinthe dans lequel ils avaient été placés avant l'expérience. Les rats du second groupe ont facilement réussi à sortir du labyrinthe, alors que ceux du premier groupe ont montré des difficultés pour effectuer le même exercice.

Les conséquences délétères de mauvaises habitudes alimentaires pourraient donc être partiellement compensées dans ce cas par une consommation d'acide gras oméga 3, contenus dans certains poissons.

Le Dr Gomez-Pinilla précise toutefois que ce n'est pas le fructose naturel contenu dans les fruits qui est incriminé dans l'étude, mais bien le fructose de synthèse.

Source : "Metabolic syndrome' in the brain: deficiency in omega-3 fatty acid exacerbates dysfunctions in insulin receptor signalling and cognition", mai 2012, The Journal of Physiologie. Doi: 10.1113/jphysiol.2012.230078

En savoir plus