Fukushima : 103 cas cancers de la thyroïde chez les enfants

103 enfants et adolescents de la région de Fukushima, âgés de moins de 18 ans au moment de l'accident, ont développé un cancer de la thyroïde, confirmé par chirurgie ou fortement soupçonné, selon une étude sur l'impact des radiations de la catastrophe Fukushima. Le lien avec le désastre n'est cependant pas établi.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Fukushima : 103 cas cancers de la thyroïde chez les enfants

D'après une étude sur l'impact éventuel des radiations de la catastrophe de Fukushima, 103 enfants et adolescents de la région, âgés de moins de 18 ans au moment de l'accident, avaient développé un cancer de la thyroïde confirmé par chirurgie ou fortement soupçonné. Mais le lien avec le désastre atomique n'est pas pour autant établi.

Des tests ont été effectués sur près de 300.000 jeunes de la province de Fukushima (nord-est) par un comité de suivi de la santé des habitants. 57 cas ont été confirmés après une intervention chirurgicale. Les 46 cas restants ne sont pas encore sûrs à 100 % mais la probabilité est très élevée.

La proportion d'enfants atteints est de 30 pour 100.000

La proportion d'enfants de la province de Fukushima atteints est donc de l'ordre de 30 pour 100.000, mais il n'y a pas de base référentielle existante pour cette région, ce qui empêche d'en déduire qu'il y a une hausse due à l'accident atomique de mars 2011.

Les spécialistes mandatés par les autorités préfectorales tendent à penser que ces cancers ne sont pas directement liés à ce désastre

"On peut difficilement établir un lien de cause à effets, mais il faut néanmoins continuer les examens, car la proportion de découverte de tumeurs augmente avec l'âge, même en temps normal", a déclaré le professeur Shunichi Suzuki de l'université de médecine de la préfecture de Fukushima, lors de la présentation des résultats de l'étude le 24 août 2014.

Toutefois, les parents des enfants concernés ne peuvent s'empêcher de penser que la cause est bel et bien l'exposition aux rayonnements (et notamment à l'iode 131) lors des premiers jours suivant le sinistre.

La thyroïde, une éponge à iode

La thyroïde est une éponge à iode (matière première pour la fabrication des hormones thyroïdiennes), en particulier chez l'enfant en croissance. Cette glande est donc particulièrement vulnérable aux émissions d'iode 131 radioactif, en cas d'accident nucléaire. C'est pourquoi l'on recommande alors l'absorption d'iode stable afin de rassasier et même saturer au préalable la thyroïde. Toutefois, dans le cas de Fukushima, cette mesure n'a pas été prise.

Depuis peu, les autorités nippones ont décidé de distribuer de l'iode stable aux habitants les plus proches des réacteurs qui pourraient redémarrer dans un proche avenir, à commencer par ceux appelés Sendai 1 et 2 dans le sud-ouest. Pour le moment, le parc japonais de 48 unités est arrêté (sans compter les six de Fukushima Daiichi saccagés et condamnés au démantèlement).

VOIR AUSSI :