L’ANSM alerte sur des effets secondaires survenus après l'administration de certains vaccins

Le vaccin AstraZeneca administré aux soignants peut entraîner de fortes réactions grippales, nécessitant parfois un arrêt de travail. Un problème pour les services où les soignants sont vaccinés en même temps, prévient l’Agence du médicament.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / insta_photos

Les soignants "cognés" par le vaccin AstraZeneca ? L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rapporte dans son point de situation sur la surveillance des vaccins du 11 février que 10.000 personnes, essentiellement des professionnels de santé, ont reçu la première dose d’AstraZeneca entre le 6 et le 10 février. Et parmi elles, 149 ont déclaré en réaction au vaccin un syndrome grippal, souvent de forte intensité, avec une fièvre élevée, des courbatures et des maux de tête.

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Échelonner les vaccinations

Même si "ces effets indésirables sont connus et décrits avec les vaccins", indique l'ANSM, il s’agit d’un "signal potentiel" dont les établissements de santé ont été informés.

Car ce que craint l’agence sanitaire, c’est que les services de soin soient perturbés si trop de soignants d’un même service subissent les effets secondaires du vaccin au même moment.

C’est pourquoi l’ANSM recommande désormais de vacciner de façon échelonnée le personnel d'un même service. Si besoin, elle appelle aussi à utiliser du paracétamol "à la dose la plus faible et le moins longtemps possible" contre ces effets secondaires.

Arrêt de travail de 24h

Un effet de groupe que confirme le Centre hospitalier de Saint-Lô (Manche) qui indique le 11 février dans un communiqué revoir ses plannings afin de se conformer à cette précaution. Certains de ses services ont en effet déjà été perturbés en raison d'une forte proportion de malaises chez les personnels vaccinées.

"Beaucoup de réactions fébriles intenses" avec le vaccin AstraZeneca, observe aussi sur Twitter le docteur Christophe Trivalle, référent vaccin à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif). Il évoque des réactions chez "20 à 50%" des vaccinés, "pouvant conduire à un arrêt de travail de 24h".

Des cas d’hypertension avec le vaccin Pfizer

Mais le vaccin AstraZeneca n’est pas le seul à attirer l’attention de l’ANSM. Le vaccin à ARN messager Pfizer/BioNTech a, depuis le début de la vaccination, entraîné 73 cas d'hypertension artérielle. Cet effet est survenu immédiatement après la vaccination ou de façon différée, mais a toujours été de courte durée et d'évolution favorable, détaille l'ANSM.

Il ne remet donc pas en cause la sécurité du vaccin, mais "constitue un signal qui doit être surveillé", estime l'agence du médicament.

Ainsi, devant tout symptôme évocateur d'une hypertension artérielle - malaise, maux de tête, vertiges - l'ANSM recommande aux personnes vaccinées d'effectuer un contrôle de la pression artérielle pour une prise en charge médicale la plus précoce possible, si cela s'avère nécessaire.

Seul le troisième vaccin autorisé sur le territoire, le vaccin Moderna, ne fait "à ce jour" l’objet d’aucun "signal de sécurité", précise enfin l'agence.