Les logos nutritionnels évalués en supermarché à l'automne

Des tests grandeur nature seront menés en septembre 2016 sur plusieurs types de logos nutritionnels dans une cinquantaine de grandes surfaces, en vue de leur mise en place en 2017, a annoncé ce 10 mai la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans une interview au journal Le Parisien.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
L'étiquetage Nutri-Score étant facultatif, des industriels ont fait le choix de créer un classement alternatif des aliments.
L'étiquetage Nutri-Score étant facultatif, des industriels ont fait le choix de créer un classement alternatif des aliments.

"En France, un tiers des Français sont en surpoids, le nombre de diabétiques augmente", a déclaré la ministre. "Mon objectif, c’est que chacun puisse, d’un simple coup d’œil, évaluer ce qu’il achète", a-t-elle poursuivi, faisant référence au projet de logos nutritionnels prévu dans la loi Santé.

En Europe, il existe deux types de logos, a-t-elle rappelé : des logos dits descriptifs (informant sur les teneurs en sel, en gras ou en sucre), et des logos dits "synthétiques" créés en France, par des scientifiques et des industriels, basés sur des codes couleurs.

L'association de consommateurs CLCV a récemment recommandé une mise en application rapide du code à 5 couleurs, préconisé aussi par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) au vu d'une efficacité validée par plusieurs études d'envergure. Mais industriels comme distributeurs s'opposent à cette présentation qu'ils jugent discriminante pour certains produits, qui se retrouveraient étiquetés en rouge (le niveau de qualité nutritionnel le plus bas).

Selon la ministre, "l’Agence chargée de la sécurité alimentaire (Anses) les trouve tous les deux de bonne qualité. J’ai donc pris la décision de les tester grandeur nature auprès des consommateurs pour pouvoir choisir celui qui est le plus efficace, en vue d’une application en 2017".

Concrètement, le ministère va réaliser 1.500 études qualitatives auprès des consommateurs pour voir comment ils réagissent face à ces logos. Puis à partir du mois de septembre et pendant trois mois, ils seront testés dans des magasins. Cinquante grandes surfaces seront tirées au sort pour mener à bien cette expérimentation.

"Chacune des signalétiques sera testée dans dix supermarchés. Dix autres supermarchés n’auront, eux, pas de logo, pour faire la comparaison. Dans chacun de ces supermarchés, plus de 800 produits vont être étiquetés. Bien sûr, tous les produits d’une même gamme porteront un logo. Si on décide d’étiqueter une pizza, toutes les pizzas le seront", a précisé Marisol Touraine.

La composition du comité chargé de piloter ces évaluations a fait l'objet de plusieurs critiques dans la presse, du fait de liens d'intérêts de plusieurs de ses membres avec l'industrie.