Accident Vasculaire Cérébral : comment réagir ?

150 000 personnes par an sont victimes d’un AVC. Une pathologie dont le pronostic est d’autant plus favorable que les soins sont prodigués rapidement. Agir vite, ça permet de réduire de 30% la mortalité et de limiter la gravité des symptômes. Le Dr Anthony Chauvin nous explique comment réagir en cas d’AVC et pourquoi la rapidité d’action est si déterminante.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Un accident vasculaire cérébral communément appelé "attaque cérébrale", est une perte soudaine d'une ou plusieurs fonctions du cerveau. Il est provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine dans une partie du cerveau. Il existe des AVC ischémiques, liés à un caillot de sang qui se forme dans une artère du cerveau. Les AVC hémorragiques sont, eux, liés à une rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau, ce qui va créer un hématome dans ce dernier. Le cerveau n’est plus irrigué correctement, les cellules meurent… d’ou l’intérêt d’intervenir vite pour limiter ce processus.

Comment reconnaître un AVC ? 

Lorsqu'un accident vasculaire cérébral survient, un ou plusieurs symptômes apparaissent de façon brutale :

  • Une déformation de la bouche.
  • Une faiblesse ou un engourdissement soudain d'un seul côté du visage avec une impossibilité de sourire, la lèvre est tombante d'un côté.
  • Une perte de force ou un engourdissement du bras ou d'une jambe.
  • Une difficulté d'élocution ou de compréhension.
  • Des céphalées/maux de tête.

Dans le stress de la situation, ce n'est pas toujours facile de se rappeler de tout ça. Il existe pourtant un moyen mnémotechnique simple :

VITE
- V comme Visage paralysé.
- I comme Impossible de bouger un membre.
- T comme Trouble de la parole.
- E comme Éviter le pire en composant le 15 même si vous avez un doute sur la situation de la victime. Il vaut mieux appeler pour rien que ne pas appeler.

Gestes à réaliser lorsqu'on suspecte un AVC

  • Allongez la victime dans une position confortable ou en position latérale de sécurité (le côté paralysé vers le haut).
  • Appelez ou faites appeler les secours.
  • Assurez-vous que les voies respiratoires de la victime demeurent ouvertes si la personne est inconsciente.
  • Notez l’heure et communiquez la aux médecins, il est important pour la prise en charge de savoir quand les premiers signes sont apparus.
  • Ne faites pas boire, ni manger la personne.

Appeler les secours si les symptômes disparaissent ?

Si les symptômes disparaissent, il faut quand même aller aux urgences et rapidement car le patient peut faire ce qu’on appelle un Accident Ischémique Transitoire ou AIT. Cela signifie qu'il y a un obstacle à la circulation du sang dans le cerveau. L'urgence et la nécessité d'une prise en charge adaptée sont identiques, car le risque de faire un nouvel AVC dans les 24 heures est élevé.

En quoi consiste la prise en charge en urgence ?

Dans tous les cas, on va réaliser initialement en urgence une Imagerie à Résonnance Magnétique ou IRM cérébrale pour faire un diagnostic précis.

La prise en charge va dépendre du type d’AVC. Dans le cadre d'un AVC ischémique (caillot), on va pouvoir suivant les délais de prise en charge, soit injecter au patient un produit qui va casser le caillot, soit on peut aller le chercher avec un lasso. Par contre si le patient arrive tardivement l’éventail thérapeutique est réduit.
Dans le cadre d’un AVC hémorragique, on va contrôler les facteurs de risque pour limiter l’aggravation des lésions et tenter de limiter les séquelles.

Facteurs de risques conduisant à l'AVC

Les facteurs de risque sont bien connus :

Il y a aussi d’autres facteurs de risque sur lesquelles malheureusement il est impossible d’agir : l’âge, le sexe et les antécédents familiaux.