Greffe d’utérus : un bébé né d’un don entre soeurs jumelles

Une femme née sans utérus a donné naissance à un bébé après avoir bénéficié d’une transplantation de l’utérus de sa sœur jumelle. Une première médicale qui a eu lieu le 28 juin à Bologne, en Italie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Greffe d’utérus : un bébé né d’un don entre soeurs jumelles

Elle n’avait aucun espoir de devenir mère… Cette femme de 38 ans souffre d’une maladie rare, le syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH), qui l’a privée d’utérus. Mais elle a reçu, en mars 2017, un cadeau très précieux de sa sœur jumelle : le don de son utérus. C’est grâce au pionnier de la greffe de cet organe, le chirurgien suédois Mats Brännström, qu’elle a donné naissance à un petit garçon à l’hôpital universitaire Sant’Orsola de Bologne, en Italie.

Il a fallu 15 heures d’intervention chirurgicale pour réaliser la transplantation d’utérus entre les sœurs : 10 heures pour le prélèvement de l’organe et cinq heures pour son implantation chez la receveuse. Elle a été réalisée au Children University Hospital de Belgrade, en Serbie. Après une grossesse sans complications, le bébé, un petit garçon, est né par césarienne le 28 juin.

Pas d’immunosuppresseurs

Douze enfants sont déjà nés dans le monde après que leur mère a bénéficié d’une greffe d’utérus mais c’est la première fois qu’une greffe entre sœurs jumelles aboutit à une naissance. Un don qui a l’immense avantage d’éviter l’utilisation d’immunosuppresseurs pour la future mère. En temps normal, lorsque l’on réalise une greffe d’organes, le receveur doit prendre à vie un traitement immunosuppresseur, des médicaments qui affaiblissent le système immunitaire pour éviter le risque de rejet. Mais s’agissant d’une greffe entre vraies jumelles, l’utérus n’a pas été reconnu comme étranger par l’organisme de la patiente.

« C’est une étape importante dans le domaine de la médecine de la reproduction et de la chirurgie de la transplantation » a déclaré le Pr Mats Brännström dans un communiqué. « Cela s’ajoute au succès initial de la transplantation mère/fille où nous avons constaté un taux de naissance de 85% ». Ce nouveau succès pourrait venir en aide à toutes les femmes nées sans utérus du fait d’une malformation congénitale ou qui ont du subir une hystérectomie à la suite d’un cancer ou d’une hémorragie de la délivrance.

Une vingtaine d'équipes travaillent sur la greffe d'utérus dans le monde. En France, deux essais sont en cours, l’un au CHU de Limoges et l’autre à l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine).