Noël : attention, jouets dangereux ?

Dans un contexte de difficulté d'approvisionnement, le risque de jouets dangereux sur le marché cette année est accru. La vigilance est de mise : mais comment reconnaître ces jouets ? On vous explique.

Géraldine Zamansky
Rédigé le , mis à jour le
Noël : attention, jouets dangereux  —  Magazine de la Santé

Traquer les jouets qui ne respectent pas les normes de sécurité. C'est le travail des inspecteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et des services des douanes. Dans des laboratoires spécialisés, ils réalisent des tests très spécifiques pour détecter les risques des jouets dangereux.

Car dans les paquets du Père Noël, même le plus mignon des petits lapins ne respecte peut-être pas toutes les normes de sécurité. Le risque est en effet qu’il ait échappé aux contrôles qui conduisent ici tous les produits suspects. 

Vérifier la solidité des coutures


Des jouets prélevés dans des containers à l’arrivée sur le territoire français ou dans le commerce sont testés. Cela commence par cette torture pour vérifier la solidité des coutures.

"Après le test de traction, on voit que la couture n'a pas tenu et qu'on peut introduire cette sonde d’accessibilité qui représente le doigt d’un enfant. Il pourrait entrer son doigt, faire sortir la bourre et donc s’étouffer avec la bourre", explique Adrienna Hofmann, ingénieur, service commun des laboratoires, DGCCRF-DGDDI. 

S'assurer de la solidité en cas de chute

Ce risque potentiellement mortel peut aussi survenir après une ou plusieurs chutes d’autres types de jouet. 

"On va regarder s’il n’y a pas des petits éléments, des morceaux de plastiques qui viendraient se détacher du jouet et si ces petits éléments sont suffisamment petits pour rentrer entièrement dans ce cylindre qui représente la trachée d’un enfant. Cela voudrait dire que, potentiellement, un enfant peut avaler ce petit élément de plastique et s’étouffer avec", commente Adrienna Hofmann.  

Le danger des piles boutons et des aimants


La menace se cache aussi parfois à l’intérieur de nouveaux jouets, comme les ballons lumineux qui contiennent des piles.   

"L’enjeu est de vérifier l’accessibilité des piles, pour voir si elles peuvent être ingérées par l’enfant ou pas. En cas d’ingestion, elle peut être directement en contact avec des sucs gastriques et brûler l’enfant", s'inquiète Cyril Chalas, technicien, service commun des laboratoires, DGCCRF, DGDDI.   

Ces brûlures du tube digestif peuvent conduire en urgence au bloc opératoire et laisser des séquelles. C’est aussi le cas avec ce type de billes magnétiques, si elles sont avalées et qu’elles s’aimantent ensemble à différents niveaux de l’intestin.

Il faut donc vérifier que la puissance de l’aimant soit assez faible pour réduire ce risque. 

Traquer les molécules chimiques

Enfin, la protection des enfants ne serait pas complète sans l’analyse chimique de leurs jouets. "Ici on va chercher des molécules qui vont être ajoutées dans les plastiques pour les rendre plus flexibles et moins cassants. Ce sont des molécules qui vont être dangereuses pour la santé parce que ce sont des molécules cancérigènes qu’on appelle des phtalates. C’est encore plus dangereux si ce sont des jouets destinés aux enfants très jeunes qui vont donc tout porter à la bouche, les tenir très longtemps...", explique Julie Chateignier, responsable du domaine jouet, service commun des laboratoires, DGCCRF, DGDDI.  

Réaliser des tests chimiques à la maison est impossible.. Mais vous pouvez vérifier la solidité des jouets avant de les mettre dans les mains des tout petits... en évitant qu’ils vous voient les martyriser !