EHPAD : proposer plus d'activités pour diminuer la quantité de médicaments

Pour réduire les prises de médicaments, certains EHPAD proposent des activités à leurs patients.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Beaucoup trop de médicaments ! D'après une étude de 2017 de 60 Millions de consommateurs, les seniors prendraient en moyenne plus de 14 médicaments par jour. Et chez les plus de 80 ans, ils sont responsables de 8.000 décès par an.

Mauvais dosage, non-respect des ordonnances ou encore interactions entre plusieurs traitements... La moitié des accidents pourraient pourtant être évités selon le Collectif bon usage du médicament. A l'échelle européenne, la France reste un mauvais élève, même si le nombre de médicaments consommés semble avoir baissé ces dernières années grâce à des campagnes d'informations pour les seniors et les personnels de santé.

Les EHPAD essaient, eux aussi, de limiter la quantité de médicaments administrés. Pour les patients atteints de maladies chroniques comme Alzheimer ou Parkinson, les anxiolytiques et les antidépresseurs peuvent avoir des effets secondaires graves, diminuer la vigilance et provoquer des chutes qui augmentent la mortalité. Avec des moyens humains, en stimulant les patients, il est possible de donner moins de médicaments.

Soulager sans médicaments

La perte d'autonomie et l'arrivée en maison de retraite occasionnent souvent stress et dépression. On peut y remédier par les antidépresseurs, c'est le cas pour les trois quarts des résidents d'EHPAD. Et il y a la méthode douce : essayer de faire comme avant à la maison, chasser le spleen avec des occupations (ateliers peinture, séances de balnéothérapie, cours de musique...).

Le Dr Linda Benattar, gériatre, est convaincue que l'on peut donner moins de médicaments. Un tiers des résidents en EHPAD prend au moins dix comprimés par jour. Les soins du corps et les activités sensorielles proposés dans certains établissements font l'objet de prescriptions médicales : "Les résidents vivent avec des souffrances personnelles et des douleurs. Et le fait d'échanger, de découvrir des choses, de travailler sur les cinq sens, sur le plaisir de certains moments... nous permettra progressivement de diminuer les psychotropes qui sont souvent prescrits et demandés par les personnes elles-mêmes", explique la gériatre.

Contre les douleurs liées aux troubles psychomoteurs, les équipes médicales mettent aussi en place des séances qui stimulent les sens, et en particulier le toucher. L'objectif étant toujours de soulager sans médicaments.