Ebola : le virus est stable

Le virus Ebola mute lentement. Le séquençage de son génome a révélé la stabilité du virus qui ne compromet pas l'efficacité des tests de dépistage, selon les travaux de chercheurs publiés dans la revue Science, le 29 août 2014.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Ebola : le virus est stable

En comparant les données génétiques des virus actuels d'Ebola provenant de patients dans un hôpital de Sierra Leone à vingt génomes de souches virales issues de flambées précédentes de cette fièvre hémorragique, les chercheurs ont évalué son taux de mutations.

La question étant de savoir si des mutations surviennent sur les sites concernés par le dépistage. En effet, les tests sanguins sont élaborés pour détecter la présence de protéines spécifiques du virus, or si les gènes codant pour ces protéines mutent, les protéines produites seront différentes et les tests ne pourront plus les repérer.

Un taux de mutation faible

"Pour l'instant, le virus mute très lentement. Le nombre de mutations est très faible et celles-ci ne touchent pas des sites concernés par le dépistage", explique Delphine Pannetier, responsable adjointe du Centre National de Référence (CNR) des Fièvres Hémorragiques Virales, qui travaille au laboratoire Inserm P4 Jean-Mérieux à Lyon.

Ces données génétiques obtenues par le séquençage seront également utiles pour la recherche d'un nouveau vaccin. "Savoir si le virus est très variable d'une épidémie à l'autre est un point important pour les recherches futures, notamment pour l'élaboration d'un vaccin, bien que cela ne soit pas la priorité pour le moment qui est de contenir l'épidémie avec les moyens habituels", précise Delphine Pannetier. 

Premier essai clinique début septembre

Le premier essai clinique d'un vaccin contre Ebola, co-développé par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) et les Instituts américains de la santé, va débuter début septembre aux Etats-Unis pour évaluer son innocuité et son efficacité.

Une autre étude clinique doit commencer plus tard en septembre avec des volontaires au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali. L'objectif est d'obtenir des résultats d'ici la fin 2014.

Selon le dernier bilan de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'épidémie actuelle a fait 1.552 morts et touché 3.069 personnes.

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