Sécheresse vaginale : un large choix de traitements

Brûlures, démangeaisons, irritations, ce phénomène plus courant durant la ménopause, mais qui peut aussi concerner les femmes plus jeunes, augmente la vulnérabilité aux infections gynécologiques et peut perturber l'harmonie sexuelle du couple. Quelles sont les solutions ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Qu'est-ce que la sécheresse vaginale ?

Le docteur Jimmy Mohamed détaille les mécanismes qui expliquent la sécheresse vaginale
Le docteur Jimmy Mohamed détaille les mécanismes qui expliquent la sécheresse vaginale.  —  © Le Magazine de la Santé - France 5

Démangeaisons, irritations, baisse de la libido… Plus d'une femme sur six déclare souffrir parfois de sécheresse vaginale. Plus fréquent à la ménopause, ce phénomène peut aussi concerner des femmes plus jeunes.

Sujet tabou mais pas sans conséquence sur la vie intime des femmes, la sécheresse vaginale augmente la survenue d'infections gynécologiques et peut perturber la sexualité. La sécheresse vaginale est la conséquence d'un trouble de l'hydratation au niveau du vagin.

La surface interne du vagin est tapissée d'une muqueuse et plusieurs glandes assurent la sécrétion de substances lubrifiantes. Au niveau du col utérin par exemple, se trouvent des glandes qui sécrètent tous les jours un liquide légèrement visqueux. Ce liquide s'écoule le long de la paroi du vagin entraînant avec lui les éventuels germes présents ainsi que les cellules mortes. Car comme pour les cellules de la peau, celles du vagin se renouvellent constamment, elles meurent et se desquament.

Les sécrétions sont une sorte de système de nettoyage du vagin. D'autres glandes sont présentes plus bas, elles sont dans le muscle qui aide la vulve à se contracter, on les appelle les glandes de Bartholin. Elles sécrètent elles aussi en permanence un liquide filant et incolore et contribuent à l'hydratation de l'orifice du vagin, ainsi que des petites lèvres.

Les causes de la sécheresse vaginale

Les sécrétions homornales varient en fonction de l'activité sexuelle et du cycle menstruel. Autrement dit, tout ce qui peut perturber la sécrétion hormonale peut avoir une conséquence sur l'activité des glandes et provoquer une sécheresse vaginale. C'est le cas de la ménopause mais aussi de certains médicaments comme les antidépresseurs qui agissent en amont au niveau du cerveau.

L'alcool et la fatigue sont des causes de sécheresse vaginales, tout comme l'anxiété, le stress et un conflit dans le couple qui parasitent la lubrification vaginale.

La sécheresse vaginale à la ménopause

Rendez-vous chez le gynécologue pour un problème de sécheresse vaginale à la ménopause
Rendez-vous chez le gynécologue pour un problème de sécheresse vaginale à la ménopause

La sécheresse intime a tendance à augmenter avec l'avancée en âge et l'entrée dans la ménopause. Après 50 ans, on observe chez les femmes une diminution des sécrétions hormonales. L'arrêt de l'activité des ovaires se traduit par une baisse rapide des taux d'œstrogènes et de progestérone. Cela influe sur la qualité de la peau et des muqueuses. Pour y remédier, il existe des traitements hormonaux substitutifs.

À la ménopause, un traitement est souvent nécessaire pour compenser la baisse d'hormones oestrogéniques qui a tendance à assécher les muqueuses. Une sécheresse vaginale peut être repérée grâce à un examen gynécologique. On observe alors une petite diminution de l'élasticité du vagin ou une modification de la couleur de la paroi vaginale.

Après la ménopause la lubrification vaginale est souvent plus lente à venir, un peu moins abondante, l'accès au plaisir est plus difficile et plus inconstant. Lors des rapports sexuels, il est donc important de prendre son temps, de ne pas court-circuiter les préliminaires. Il faut éviter les rapports trop rapides… Pour atténuer la sécheresse intime, le gynécologue peut prescrire un traitement hormonal substitutif sous forme de patchs, de gels, de comprimés ou d'ovules. Pour acquérir un équilibre, il faut parfois essayer plusieurs traitements avant de trouver le bon.

Traitements : des ovules aux pipettes

Lorsque la sécheresse intime est passagère, on trouve de nombreux lubrifiants en pharmacie qui permettent généralement d'améliorer les choses. Crèmes, gels, lubrifiants, ovules... Pour s'y retrouver parmi la gamme de produits, il faut demander conseil au pharmacien afin de choisir le plus approprié.

Si vous êtes sujette à la sécheresse intime, vous avez en pharmacie l'embarras du choix. L'offre de lubrifiants en accès libre est foisonnante. À utiliser juste avant un rapport, certains gels reproduisent les sécrétions féminines naturelles et sont intéressants durant les rapports pour améliorer le confort. Les lubrifiants à base d'eau ou de glycérine ont une courte durée d'action, tandis que ceux à base d'acide hyaluronique ou gel d'aloé véra ont un plus longue durée d'action et peuvent être appliqués une heure ou deux avant le rapport. Ils ont une action hydratante et apaisante.

Les traitements au long cours

En cas de sécheresse vaginale chronique, il faut opter en plus des lubrifiants, pour un traitement au long cours.

Pour améliorer la lubrification vaginale et faciliter la pénétration, il est aussi possible d'agir plus en profondeur. Les canules vont par exemple permettre une hydratation au niveau vaginal, au niveau interne contrairement aux gels, qui agissent plus au niveau externe. Il existe même une gamme destinée aux femmes sous chimiothérapie, dont la lubrification est affectée.

Pour conserver une vie sexuelle épanouie, on peut aussi recourir aux ovules d'acide hyaluronique. L'acide hyaluronique est une molécule très cicatrisante qui va favoriser la cicatrisation d'une muqueuse sèche et irritée. Les femmes peuvent utiliser les ovules deux fois par semaine pour lubrifier l'intérieur du vagin et éviter les douleurs pendant les rapports… S'ils sont contraignants, ils sont efficaces dans la durée. 

Si la femme est en péri-ménopause ou ménopause, un traitement hormoanl peut être prescrit en l'absence de contre indication.

On peut également agir contre la sécheresse intime à plus long terme avec des gélules à prendre en cure. L'huile de bourrache favorise notamment l'hydratation cutanée puisqu'une femme ménopausée a une peau plus sèche, mais elle est aussi riche en oméga-6 ce qui permet l'hydratation au niveau des muqueuses. Attention en libre-service, certaines plantes contiennent des phyto-œstrogènes qui pouvent se révéler dangereux pour les femmes ayant eu un cancer du sein notamment.

En dehors des rapports sexuels, quelques crèmes apaisantes améliorent le confort de la femme du matin au soir. Enfin pour traiter une sécheresse intime plus installée, il existe des crèmes à base d'hormones sur prescription médicale.

Le conseil du pharmacien et l'étendue des produits permettent de lutter efficacement contre la sécheresse vaginale. Mais si les symptômes persistent, et à la ménopause, mieux vaut consulter son gynécologue.

Sécheresse vaginale : le traitement au laser

Le laser pour traiter la sécheresse vaginale  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Pour lutter contre la sécheresse intime, il existe aujourd'hui une nouvelle technique. Il s'agit d'un laser, qui régénère en quelques séances les cellules vaginales.

Le laser se présente sous la forme d'une sonde, que l'on place au fond du vagin. Il est retiré progressivement, centimètre par centimètre au fur et à mesure que ses ondes font effet sur la paroi vaginale.

L'action du laser enlève toutes les muqueuses déshydratées qui recouvrent la paroi vaginale. Ces cellules sont remplacées par les muqueuses sous jacentes, plus jeunes et hydratées. Stimulée par le laser, la muqueuse du vagin produit alors plus de collagène, d'acide hyaluronique et des fibres élastiques.

Pour être efficaces, quatre séances de laser sont nécessaires. Chaque séance coûte en moyenne 300 euros (de 250 à 600€). Pour l'instant, ce traitement n'est pas pris en charge par la Sécurité sociale. D'après le Dr Mouly, gynécologue, il n'y a pas de complication et l'absence d'effets est constaté dans 15% des cas.

A lire : Le laser, un traitement de la sécheresse vaginale ?