"Maladie du soda" : quand l'excès de sucre provoque des cirrhoses

Une cirrhose sans boire une goutte d'alcool et sans avoir contracté de virus, c'est possible. Le problème pourrait venir de la surconsommation de soda et autres boissons sucrées. Des comportements alimentaires à l'origine d'une maladie baptisée "Nash", pour "stéatohépatite non alcoolique" ou "Non-alcoholic steatohepatitis" en anglais. Une pathologie qui toucherait des millions de personnes dans le monde, particulièrement aux Etats-Unis. Mais en France, elle gagne aussi du terrain... Explications.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Reportage du 8 octobre 2015
Reportage du 8 octobre 2015

La NASH est une stéatohépatite non alcoolique, autrement dit les patients ont un foie trop gras. Un phénomène qui peut être sans conséquence. Mais dans le cas de la NASH, l'accumulation de graisse dans cet organe s'accompagne d'inflammation et de lésions cellulaires identiques à celles qu'aurait causées une hépatite alcoolique. Sans douleur, ni symptômes, la NASH est une maladie silencieuse.

Souvent diagnostiquée au détour d'une prise de sang, presque par hasard, la NASH est une maladie qui toucherait avant tout les patients diabétiques ou obèses car si elle n'est pas liée à la consommation d'alcool, cette maladie serait due à une autre addiction : le sucre.

"C'est un enjeu de santé publique parce que clairement la NASH concerne beaucoup de personnes en France. Tout cela est lié à l'épidémie d'obésité et de diabète donc à l'alimentation et à la malbouffe. En France, la prévalence du diabète et de l'obésité représente entre dix et quinze millions de personnes et on sait que ces patients sont à fort risque d'avoir une accumulation de graisse dans le foie, ce qu'on appelle une stéatose. Et parmi ces patients, 10 à 20% vont évoluer vers des maladies plus sévères parce qu'il y a de l'inflammation, parce qu'il y a de la fibrose… et donc ils vont développer une cirrhose ou un cancer du foie", explique le Pr Lawrence Serfaty, hépatologue.

A part conseiller à leurs patients de manger moins gras, moins sucré et de pratiquer une activité sportive, jusqu'à présent les médecins ne disposaient d'aucune solution thérapeutique pour les soigner. Mais de nouvelles molécules pourraient changer la donne. Administré une fois par jour par voie orale, et tout au long de la vie, un candidat médicament est toujours en cours d'essai clinique. Il pourrait être commercialisé d'ici 2020.

En attendant la commercialisation d'un éventuel médicament, pour l'instant, en cas de cirrhose sévère et si le foie est trop abîmé, la seule solution reste la transplantation.