Les personnes de grande taille auraient davantage de risques de développer un cancer

Etre grand prédisposerait au cancer, en raison du plus grand nombre de cellules dans l’organisme. Mais pas de panique, la grande taille ne serait qu’un facteur de risque parmi tant d’autres.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les personnes de grande taille auraient davantage de risques de développer un cancer

Plus de centimètres, plus de risques d'avoir un cancer ? C’est possible. Un lien entre le fait d'être grand et un risque accru de cancer a déjà été évoqué par des études, mais des chercheurs pensent avoir trouvé une explication : selon eux, plus on est grand, plus on a de cellules et donc de cibles potentielles pour la maladie.

Pour autant, les grands ne doivent pas s'inquiéter outre mesure, soulignent-ils. En effet, la taille pèse très léger dans l'équation : elle est très loin d'être le principal facteur de risque pour le cancer : l'âge, le tabagisme, le surpoids et certains autres facteurs de risque jouent un rôle considérablement plus grand.

10 cm de plus sous la toise, 10% de risque cancéreux en plus

Les chercheurs américains, dont les travaux ont été publiés mercredi dans la revue Proceedings of Royal Society B, ont examiné des données provenant des États-Unis, d'Europe et de Corée du Sud. Ils estiment que le risque d'être touché par un cancer, qu'on soit un homme ou une femme, augmente de 10% à chaque hausse de taille de 10 cm.

Cette hypothèse rejoint celle exprimée dans plusieurs autres travaux, dont une étude suédoise publiée en 2015.

Un facteur de risque… sur lequel il est bien difficile d’agir

Ces dernières années, des chercheurs ont supposé que l'augmentation de ce risque pouvait être due à certaines hormones impliquées dans la croissance. La nouvelle étude avance une hypothèse plus simple (et mathématique) : le risque de cancer augmenterait avec la taille car plus on a de cellules, plus un cancer a d'opportunités pour se développer.  Et à cela, les grands ne peuvent rien y faire. "Cela signifie que cet excès de risques est inné et ne peut donc être réduit", explique l'auteur principal de l'étude, Leonard None, de l'université de Californie à Riverside, dans un entretien avec l'AFP.

Principal concerné, le cancer de la peau

Selon lui, l'excès de risques pour les personnes de grande taille concerne en particulier un cancer de la peau, le mélanome. A l'inverse, les risques de cancer de l'estomac, de la bouche et, chez la femme, du col de l'utérus semblent indépendants de la taille.

La taille d'un individu est essentiellement déterminée par ses gènes, mais selon M. Nunney, des facteurs liés à son mode de vie durant l'enfance peuvent également jouer.

Malgré les conclusions de l'étude, les grands ne doivent pas paniquer: l'augmentation du risque avec la taille "est un effet statistique, relativement limité pour la plupart des gens", affirme-t-il.