Cancer : quelle place accorder aux médecines alternatives ?

Selon une récente étude, le fait d'avoir recours à des médecines alternatives peut être dangereux pour les patients atteints d'un cancer. Quels sont les risques des médecines complémentaires ? Comment être vigilant et les utiliser au mieux ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Selon l'étude publiée en octobre 2018 dans la revue JAMA Oncology, les patients atteints d'un cancer qui choisissent de se tourner exclusivement vers les médecines alternatives auraient environ deux fois plus de risque de mourir que les autres malades. Néanmoins, quand ces médecines sont bien encadrées, elles peuvent aider le patient à mieux se soigner.

Les médecines complémentaires sont de plus en plus populaires. Alors certains médecins oncologues s'ouvrent à ces techniques et réfléchissent à la meilleure façon d'éviter les dérives : "Il est extrêmement important que les praticiens de thérapies complémentaires soient vigilants pour nous adresser les patients ou en tout cas pour dialoguer et éventuellement trouver un autre médecin ou une autre institution... Mais il faut qu'il y ait un dialogue à la fois entre les soignants et le patient mais aussi entre le thérapeute de thérapie complémentaire et les soignants", explique le Dr Stéphanie Trager, oncologue.

L'Institut Gustave Roussy a été pionnier dans l'introduction des médecines complémentaires à l'hôpital. L'auriculothérapie, l'acupuncture... sont notamment utilisées pour lutter contre la douleur. Car avec moins de douleur, les patients peuvent mieux supporter des parcours de soins compliqués et aller au bout de leurs traitements jusqu'à la guérison.

Massages, acupuncture, homéopathie... ces soins de support "ne traitent pas le cancer. Ces soins aident le patient à mieux vivre son traitement et sa maladie", insiste le Dr Christine Pailler, oncologue et auriculothérapeute, "(les soins de support) aident à lutter contre la douleur, la fatigue, contre les troubles du sommeil... On agit sur tous les effets secondaires des traitements". Au total, une personne sur deux atteintes de cancer aurait recours à au moins une thérapie complémentaire pour améliorer sa qualité de vie.