Cancer du sein : une nouvelle technique de radiothérapie à Marseille

Depuis février, l'Institut Paoli-Calmettes, centre de lutte contre le cancer de Marseille, propose à ses patientes souffrant d'un cancer du sein, une nouvelle technique de radiothérapie pratiquée juste après l'ablation de la tumeur. Une thérapie innovante, déjà testée à Nantes depuis un an et demi. Explications en images.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

- Nouvelle technique de radiothérapie à l'Institut de Cancérologie de l'Ouest - René Gauducheau de Nantes (octobre 2010) -

Grâce à une nouvelle technique de radiothérapie, certaines patientes souffrant d'un cancer du sein pourront éviter les allers-retours fatigants en radiothérapie. Généralement, après l'ablation de la tumeur, durant 5 semaines, du lundi au vendredi, les patientes devaient se rendre à 25 séances de radiothérapie dans les semaines suivant la chirurgie.

Depuis le 8 février 2012, l'Institut Paoli-Calmettes propose cette nouvelle technique de radiothérapie à ses patientes, pratiquée tout de suite après l'ablation de la tumeur, en salle d'opération, juste après l'intervention. Caractérisée par une irradiation partielle et mieux ciblée du sein, directement sur la zone de la tumeur, elle permet de réduire à moins de 5 % le risque de récidive sans majorer la toxicité par rapport aux radiothérapies classiques, en appliquant des doses concentrées appelées "boost". Grâce à cette technique, la patiente n'a pas à retourner en radiothérapie. Ce qui épargne aux patientes la pénibilité des trajets, et permet une économie importante pour la Sécurité sociale.

Sept autres centres de radiothérapie ont été retenus par l'INCa en France pour réaliser l’évaluation de cette radiothérapie peropératoire dans les cancers du sein. Nantes, Brest et Bordeaux la pratiquent déjà.

Les patientes pouvant être traitées par cette technique doivent avoir plus de 60 ans et un certain type de tumeurs, une tumeur unique sur bilan IRM de type canalaire infiltrant. À ce jour, l'Institut Paoli-Calmettes estime à 80 le nombre de patientes qui pourraient être incluses dans la phase de démarrage. L'IPC a été retenu par l'Institut national du Cancer (INCa) pour mener ce programme pilote qui a nécessité l'achat d'un appareil de radiothérapie de contact par photons de 50 Kv d'une valeur de 540 000 euros et l'aménagement en radioprotection d'une salle d'opération.

Avec la modernisation des traitements, désormais plus efficaces et moins pénibles, la chirurgie qui était autrefois très mutilante est de plus en plus préservatrice et de moins en moins douloureuse, plus de 70 % des femmes conservent tout ou une partie de leur sein. "Une dizaine d'essais ont prouvé qu'une chirurgie conservatrice suivie de la radiothérapie était aussi efficace que la mastectomie", se félicite l'équipe de l'IPC.

En 2010, plus de 2 000 patientes souffrant d'un cancer du sein ont été prises en charge à l'IPC. Avec 53 000 nouveaux cas attendus en 2012, le cancer du sein reste le premier cancer chez la femme, responsable de 11 000 décès par an.

Cette radiothérapie per-opératoire pourrait également être utilisée dans le traitement des carcinomes colorectaux ou "l'irradiation de certaines récidives pelviennes ou gynécologiques".

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Ailleurs sur le web :

  • Institut Paoli-Calmettes
     - "Une technique pilote de radiothérapie débarque à l'IPC : La radiothérapie per-opératoire."