Maladies de la prostate : quel impact sur la sexualité ?

Infection, cancer, adénome... Quand la prostate dysfonctionne, les conséquences sur la sexualité peuvent être importantes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Emma Strack et Régis Boxelé présentent la prostate
Emma Strack et Régis Boxelé présentent la prostate

La prostate est une petite glande en forme de châtaigne, qui occupe une place stratégique dans l'anatomie masculine. Elle pèse environ 20 grammes chez l'homme jeune et grossit avec l'âge. Elle influe sur la miction et sur la sexualité.

À quoi sert la prostate ?

La prostate est située sous la vessie, en avant du rectum. Elle entoure l'urètre, le canal qui permet d'éliminer l'urine de la vessie. Elle produit des sécrétions permettant aux spermatozoïdes de rester fécondants jusqu'à leur rencontre avec l'ovocyte. Mais ce n'est pas tout, la prostate participe aussi au bon fonctionnement de l'éjaculation. Parce que les sécrétions prostatiques sont d'abord stockées dans les vésicules séminales, puis mélangées aux spermatozoïdes avant d'être évacuées le moment venu par l'urètre.

Quelles sont les maladies de la prostate ?

Parmi les problèmes fréquemment rencontrés par les hommes, il y a l'adénome de la prostate et le cancer de la prostate, qui sont deux choses différentes.

On parle d'adénome quand la partie centrale de la glande gonfle, elle comprime alors l'urètre qui la traverse, d'où les problèmes urinaires.

Le cancer de la prostate, lui, se développe plutôt à partir de la zone périphérique de la glande. Il s'agit d'un cancer d'évolution très, très lente.

Une chirurgie innovante pour préserver la sexualité des patients

En cas d'adénome de la prostate, la technique la plus répandue est le laser. Mais à Bordeaux, une nouvelle méthode est utilisée, une sorte de lifting de la prostate. Cette technique autorisée en France depuis 2017 présente un avantage, celui de ne pas entraîner de modifications de l'éjaculation après l'intervention.

Avec cette technique innovante, le chirurgien passe exclusivement par les voies naturelles. La prostate reste en place, et toutes les fonctions associées à la prostate sont donc préservées, en particulier l'éjaculation qui est généralement détériorée par les techniques chirurgicales conventionnelles.

En cas d'hyperplasie bénigne de la prostate, la prostate gêne le passage des urines et la vessie devient irritable. Le but de l'intervention est donc de poser un implant au coeur de la prostate. Cet implant est capable de comprimer mécaniquement les tissus sans mutiler la prostate. Selon les patients, deux à quatre implants sont nécessaires afin de rétablir un diamètre du canal de l'urètre suffisant pour le passage de l'urine.

Si les premiers résultats de cette technique sont encourageants, l'efficacité à long terme est encore mal connue. Le coût de cette technique est de 500 euros par implant, non remboursé par la Sécurité sociale pour le moment.

Quelle sexualité après une chirurgie de la prostate ?

Troubles de l'érection et de l'éjaculation, difficulté pour retrouver le chemin de l'orgasme, perte de confiance en soi... Après une chirurgie de la prostate dans le cadre du traitement d'un cancer, la sexualité est chamboulée. Des médicaments peuvent être prescrits mais les solutions ne s'arrêtent pas là.

"Après une prostatectomie radicale (ablation de la prostate), il y a toujours des conséquences sur la vie sexuelle. Premièrement, il n'y a plus d'éjaculation. Deuxièmement, il y aura toujours un impact plus ou moins important, plus ou moins long, sur la qualité érectile", explique le Dr Marc Galiano, chirurgien urologue.

Pour que les patients puissent être actifs dans leur rééducation sexuelle, tout un panel d'accessoires plus ou moins attrayants et encombrants sont proposés. Des gels et injections sont également des traitements possibles. L'efficacité de cet arsenal thérapeutique complet dépend de la motivation du patient et de sa partenaire.