Les coupes menstruelles sont aussi sûres que les autres protections

Une méta-analyse a conclu à une absence de risques supplémentaires par rapport aux serviettes et tampons – en plus d’un coût plus faible.

Maud Le Rest
Rédigé le , mis à jour le
Les coupes menstruelles sont aussi sûres que les autres protections
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65. C’est le nombre moyen de jours, par an, pendant lesquels une femme a ses règles. Pour son hygiène, une femme peut entre autres opter pour les serviettes, les tampons, et, depuis quelques années, la coupe menstruelle, ou cup. Ce petit objet en silicone ou en latex se place dans le vagin pour recueillir le sang et peut être gardé jusqu’à six heures. Pour la première fois, des chercheurs ont compilé une quarantaine d’études relatives à ce sujet, pour évaluer l’impact sur la santé de ces protections. Leurs résultats ont été publiés dans The Lancet Public Health le 16 juillet.

Aucun risque d’infection significatif

Les chercheurs ont comparé la capacité d’absorption des cups par rapport aux autres protections périodiques. Dans un second temps, ils ont analysé leurs effets sur la santé des femmes (sur la flore vaginale, sur les fonctions reproductives, digestives, et sur le canal urinaire). Résultats : ils considèrent la cup comme un bon moyen de retenir temporairement le sang menstruel, et n’ont constaté aucun risque d’infection significatif en comparaison avec les autres protections périodiques. Sur 3.319 participantes, seuls cinq cas de syndrome du choc toxique [1] ont été observés.

Autres – rares – problèmes de santé recensés par les chercheurs : trois femmes affirment avoir eu des blessures aux parois du vagin, une autre indique avoir eu mal lors du retrait, et, enfin, deux participantes ont eu des irritations.

Il est impératif de retirer la cup après six heures d’utilisation

Toutefois, si le syndrome du choc toxique reste rare, une étude menée par des chercheurs lyonnais en 2017 mettait en garde les utilisatrices de la cup. "Les coupes menstruelles, en ayant un diamètre plus important que les tampons, permettent une arrivée d’air et donc d’oxygène plus importante et favorisent plus la croissance du staphylocoque et la production de la toxine" affirment les hospices civils de Lyon. Il est donc impératif de retirer la cup après six heures d’utilisation, comme avec un tampon. La garder pendant la nuit est fortement déconseillé.

"Notre méta-analyse montre que les coupes menstruelles sont une option sûre pour la gestion des règles. Mais des études supplémentaires sont nécessaires pour mesurer leur rapport coût-efficacité et leur impact environnemental" concluent les chercheurs. En France, une cup coûte entre 15 et 30 euros, et peut être utilisée jusqu’à dix ans.


[1] Le syndrome du choc toxique est lié à la présence du staphylocoque doré dans le microbiote vaginal. Cette bactérie peut devenir dangereuse si elle produit la toxine TSST-1 (comme chez 1% des femmes). Dans ce cas de figure, si la femme garde une protection hygiénique à l’intérieur de son vagin plus de 6h d’affilée, il y a risque de syndrome du choc toxique. On en dénombre une vingtaine chaque année en France. Il entraîne de la fièvre, des éruptions cutanées, une baisse de la tension et d'autres atteintes potentiellement graves.