Covid-19 : un traitement par anticorps monoclonaux pour les personnes immunodéprimées

Ce traitement à base d’anticorps monoclonaux pourra être utilisé de façon préventive dès qu’il y a un risque d’exposition au virus. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
La HAS autorise un traitement par anticorps monoclonaux pour prévenir le Covid-19 chez les plus fragiles (Image d'illustration)
La HAS autorise un traitement par anticorps monoclonaux pour prévenir le Covid-19 chez les plus fragiles (Image d'illustration)  —  Crédits Photo : © Shutterstock / ktsdesign

Nouveau traitement préventif contre le Covid ! Les personnes immunodéprimées, qui présentent un risque élevé de développer une forme grave du Covid, pourront recevoir un traitement par anticorps monoclonaux. Le Ronapreve pourra notamment leur être prescrit si elles sont cas contact, a annoncé vendredi la Haute autorité de santé (HAS).

Les "patients immunodéprimés qui ne sont pas protégés malgré une vaccination complète" bénéficieront d'une "autorisation d'accès précoce" au Ronapreve (casirivimab et imdevimab), indique la HAS. Cette autorisation est octroyée pour cinq mois, avec une réévaluation "dans un délai maximum de deux mois". 

La HAS recommande déjà d’injecter trois doses de vaccin aux patients concernés. Mais même avec cette précaution, "environ 25% des personnes immunodéprimées suite à une greffe ou à une leucémie lymphoïde chronique n'ont toujours pas d'anticorps détectables (séronégatives) après la troisième dose", pointe l'autorité.

Un traitement préventif

Ce nouveau traitement par injection, développé par la biotech américaine Regeneron en partenariat avec le laboratoire Roche, associe deux anticorps monoclonaux dirigés spécifiquement contre la protéine Spike du Sars-CoV-2. Ils agissent en empêchant la pénétration du virus dans les cellules, luttant ainsi contre sa réplication.

Le Ronapreve pourra être utilisé "en prophylaxie pré-exposition”, c'est-à-dire en cas de contact avec une personne contaminée, pour les patients de 12 ans et plus "non répondeurs ou faiblement répondeurs" à la vaccination alors qu'ils présentent un très haut risque de forme grave de Covid.

Il pourra aussi être proposé en "pré-exposition", c'est-à-dire en prévention pure, "toutes les 4 semaines tant qu'il existe un risque d'être exposé au virus", mais seulement aux "patients non répondeurs", c'est-à-dire n'ayant pas du tout développé d'anticorps, malgré la vaccination précise la HAS.

130.000 personnes concernées

L'ANSM explique qu'elle avait déjà rendu un avis favorable à un accès plus large à cet usage préventif, pour "tous les patients faiblement répondeurs à une vaccination complète", en raison de "l'impasse thérapeutique" dans laquelle se trouvent ces patients. 

Les personnes sévèrement immunodéprimées, comme celles ayant reçu une greffe d'organes et sous traitement anti-rejet, les dialysés chroniques ou encore les patients atteints de certains cancers et maladies auto-immunes inflammatoires, ont un risque très élevé de forme grave de Covid et de mortalité en cas d'infection.

"On estime qu'en France, 130.000 patients immunodéprimés sont non-répondeurs à un schéma vaccinal complet et ainsi concernés par ce traitement", détaille la HAS. 

Des personnes "auto-confinées"

Cette autorisation partielle "va permettre de collecter des données d'efficacité et d'ouvrir ensuite" l'accès "à ceux qui ont des réponses faibles" à la vaccination, espère Yvanie Caillé, l'une des responsables de l'association de malades du rein Renaloo. 

Le Ronapreve bénéficiait d'une autorisation en accès précoce depuis mars et élargie en juin, mais uniquement pour des patients à haut risque de forme grave déjà contaminés par le coronavirus. Or, selon une enquête menée auprès de 1.700 insuffisants rénaux, dialysés et greffés du rein, plus des trois-quarts (77%) continuent à vivre en "auto-confinement" par crainte du virus.