Cancers du poumon non à petites cellules : essais concluants pour deux nouvelles molécules

Les résultats d'essais cliniques de deux traitements contre certaines formes courantes de cancers bronchiques ont été publiés ce 30 avril dans le New England Journal of Medicine.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Micrographie d'un carcinome à cellules squameuses, un type de cancer non à petites cellules. (cc by-sa Nephron)
Micrographie d'un carcinome à cellules squameuses, un type de cancer non à petites cellules. (cc by-sa Nephron)

Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) représentent plus de 80% des cancers du poumon. Dans la population générale, 10 à 15% d’entre eux sont liés à une mutation d’un récepteur cellulaire, le R-EGF.

Les traitements standards qui ciblent le R-EGF (erlotinib, afatinib…) perdent hélas de leur efficacité au terme d'un an d'utilisation. Ces dernières années, deux nouvelles molécules susceptibles de rejoindre l’arsenal habituel bloquant le R-EGF ont été identifiées : le rociletinib et l’AZD9291.

Les résultats des premiers essais cliniques sur l'homme de ces deux molécules, publiés ce 30 avril dans le New England Journal of Medicine, sont très encourageants.

Testé sur 253 patients, l'AZD9291 a démontré son activité sur la tumeur dans la moitié des cas. Chez 127 malades pour lesquels la mutation de R-EGF avait été confirmée en début de traitement, le taux de réaction était de 61%. La durée médiane de la survie sans progression a été de près de 10 mois. Les principaux effets secondaires du traitement étaient des nausées, des diarrhées et des démangeaisons.

Le rociletinib a été évalué chez 57 patients, dont 46 présentant la mutation R-EGF incriminée. Près de 60% de ce sous-groupe a répondu au traitement. Le taux médian de survie sans progression était d’un peu plus de 13 mois. Le principal effet secondaire recensé du traitement s’avère être une hyperglycémie modérée.

Si ces molécules démontraient une efficacité similaire en relai des traitements déjà établis, elles permettraient d’allonger significativement la survie des patients. A noter que les deux molécules ont présenté des effets anticancéreux chez certains patients non porteurs de la mutation.

Sources :
- Rociletinib in EGFR-Mutated Non–Small-Cell Lung Cancer. Lecia V. Sequist et coll. NEJM, 30 avril 2015. doi: 10.1056/NEJMoa1413654
- AZD9291 in EGFR Inhibitor–Resistant Non–Small-Cell Lung Cancer. P.A. Jänne, et coll. NEJM, 30 avril 2015. doi:10.1056/NEJMoa1411817