Le sucre inverti est-il bon pour la santé ?
On le retrouve régulièrement sur l'étiquette des confiseries, des sodas ou encore des pâtisseries industrielles, sans que son nom n'évoque grand-chose aux consommateurs : voici ce qu'il faut savoir sur le sucre inverti.


Les étiquettes des aliments sont indubitablement anxiogènes avec leur liste d'ingrédients inconnus aux noms cryptiques dignes d'un roman de science-fiction. Plutôt que d'arrêter de les consulter, par crainte de la crise de panique... et de foie, mieux vaut encore connaître les composés que l'on compte ingérer.
Car l'industrie agroalimentaire n'hésite pas à utiliser des ingrédients aux noms ou aux abréviations à couper au couteau. Ainsi du sorbitol, ou "E420", un additif alimentaire souvent utilisé en remplacement du sucre, mais interdit dans les boissons pour ses effets secondaires sur le système digestif.
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C'est quoi le sucre inverti ?
Il ne s'agit évidemment pas du seul ingrédient de ce style. Un autre succédané du sucre, le sucre inverti, aussi appelé "trimoline", se retrouve fréquemment sur les étiquettes de certains aliments, le plus souvent distribués en grande surface. "On le retrouve beaucoup dans les aliments sucrés ultra-transformés", indique Alexandra Retion, diététicienne-nutritionniste. "Mais le sucre inverti est lui-même un produit ultra-transformé", fait-elle remarquer.
Pour produire le sucre inverti, l'industrie agroalimentaire "inverse la formule chimique du sucre", explique Alexandra Retion. Par un procédé d’hydrolyse, le saccharose contenu dans le sucre est "séparé" en deux. Résultat : un mélange équivalent de glucose et de fructose. Bien plus sucré et plus stable, il est idéal pour conserver les aliments plus longtemps que le sucre traditionnel.
Quels sont les effets du sucre inverti sur la santé ?
Et pour la santé du consommateur alors ? "Le sucre inverti ne présente aucun bénéfice supplémentaire pour la santé en comparaison du sucre blanc classique", signale la diététicienne-nutritionniste. Sur le plan calorique, le sucre inverti n’est pas non plus très différent du sucre blanc : environ 400 kilocalories pour 100 grammes pour les deux types de sucre. Sa richesse en fructose le rapproche du sirop de maïs à haute teneur en fructose, régulièrement pointé du doigt pour ses effets délétères sur la santé.
Mais en plus de partager les mêmes données nutritionnelles, sucre blanc et sucre inverti sont également similaires dans leurs effets nocifs pour la santé. "Lorsqu'il est consommé en grande quantité, le sucre inverti peut favoriser le développement du diabète et la prise de poids", fait remarquer Alexandra Retion. "Mais tout comme le sucre blanc, c'est la dose qui fait le poison. C'est pourquoi il est recommandé de limiter la consommation de produits trop sucrés."
Problème : ces sucres se cachent désormais dans une grande partie de notre alimentation, en particulier dans les produits ultra-transformés. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de "ramener l’apport en sucres libres à moins de 10 % de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant" et de rapprocher idéalement cet apport à moins de 5 %, soit 25 grammes (6 cuillères à café) environ par jour. Selon la plateforme de l'Assurance maladie, Ameli.fr, "20 à 30 % des adultes français seraient au-dessus des 100 g de sucres totaux par jour (hors lactose et galactose) recommandés par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail".