Le sport arrête-t-il vraiment la croissance ? On démêle le vrai du faux !
Une croyance tenace voudrait qu'une pratique sportive intensive freinerait la croissance chez les enfants et les adolescents. Aucune étude scientifique ne vient pourtant étayer cette hypothèse.

Parmi les nombreuses idées "fausses" qui circulent autour du sport, l'une des plus répandues lie les problèmes de croissance de certains adolescents à une pratique excessive de sport. Cette théorie suggère que les muscles, en se développant, exerceraient une traction excessive sur les os et les empêcheraient de croître. Il s'agit pourtant d'une hypothèse qui ne repose sur aucune donnée scientifique tangible.
L'exemple souvent cité est celui des gymnastes de haut niveau, comme Simone Biles (1,42 m) ou Mélanie de Jesus dos Santos (1,52 m), dont la petite taille pourrait laisser penser que leur sport les a empêchées de grandir. En réalité, leur morphologie résulte davantage d'une sélection naturelle, que d'un effet direct de l'entraînement, car être petit et léger est un atout en gymnastique.
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La sédentarité : le vrai danger des adolescents
Certains retards de croissance et de puberté observés chez ces athlètes sont plutôt liés à des régimes restrictifs. Mais cela reste des cas particuliers. Pour la plupart des enfants et des adolescents, le lien entre sport et retard de croissance n’a jamais été démontré scientifiquement. La croissance correspond plutôt à la conjugaison de facteurs génétiques dont la taille des parents, de l’alimentation et de certaines hormones notamment l’hormone de croissance qui est produite lors du sommeil.
Bien loin de nuire à la croissance, l'activité physique est au contraire essentielle au développement harmonieux des enfants. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande au moins une heure d'activité modérée à intense par jour pour les 5-17 ans. Pourtant, les chiffres sont alarmants : seulement une fille sur trois et un garçon sur deux atteignent cet objectif en France, selon les chiffres de Santé publique France.
Quelles sont les limites de sport pour les jeunes ?
Cette sédentarité croissante favorise l'apparition précoce de maladies métaboliques, comme le diabète de type 2 ou l'obésité. Le véritable enjeu n'est donc pas de limiter le sport, mais bien d'inciter les enfants à bouger davantage, notamment grâce aux activités extra-scolaires. Pour les enfants et adolescents qui pratiquent un sport de manière intensive, comme ceux visant le haut niveau, un suivi médical régulier est indispensable. Les signes de surentraînement à surveiller incluent : des douleurs persistantes, une fatigue excessive, des troubles du sommeil, des difficultés de concentration ou une perte d'appétit.
Avant 10 ans, les médecins du sport conseillent généralement de ne pas dépasser une dizaine d'heures d'entraînement intensif par semaine, à condition que l'enfant ne présente aucune douleur. Pour les adolescents, en revanche, il n'existe pas de limite stricte, tant que la pratique reste un plaisir et ne génère pas de symptômes négatifs. Au contraire, encouragez-les le plus possible à bouger et n'hésitez pas à pratiquer du sport avec eux : cela sera bénéfique à toute la famille !