Fièvre, douleurs : le bon usage des médicaments

Maux de tête, syndrome grippal, douleurs articulaires… Quand les douleurs ou la fièvre font souffrir, nous avons tous dans nos pharmacies quelques antalgiques ou anti-inflammatoires disponibles sans ordonnance pour nous porter secours. Il y a évidemment l'aspirine, un médicament utilisé sous sa forme naturelle dès l'Antiquité, le paracétamol, la molécule antalgique la plus prescrite en France, et enfin l'ibuprofène à visée anti-inflammatoire. Comment fonctionnent ces molécules ? Quand et comment les prendre ? Peut-on s'en passer ? Sont-elles vraiment sans danger ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Fièvre, douleurs : le bon usage des médicaments

Comprendre les mécanismes de la fièvre et de la douleur

  • Le mécanisme de la fièvre

La fièvre n'est pas une maladie en soi. La fièvre est le signe que notre organisme lutte contre une infection. Quand un agent pathogène, par exemple une bactérie, un virus, ou encore un parasite pénètre dans notre corps, il est repéré par les cellules de notre système immunitaire : les globules blancs. Ces globules blancs libèrent alors à leur tour des molécules "donneuses d'alarme" que l'on appelle les cytokines.

Certaines de ces cytokines parviennent jusqu'à une petite glande dans le cerveau, l'hypothalamus, qui est en quelque sorte le "thermostat" de notre corps, chargé de réguler notre température. Sous l'action des cytokines, l'hypothalamus provoque une élévation de cette température : c'est la fièvre.

La fièvre est donc utile dans le sens où elle est un des indicateurs d'une infection. Le problème, c'est que la fièvre peut générer un inconfort notamment si elle est élevée. À ce stade, la prise de médicaments spécifiques peut être indiquée.
 

  • Le mécanisme de la douleur

Pour comprendre comment naît la douleur et quel chemin elle emprunte, il faut voir ce qui se passe quand on se brûle la main. Dans ce genre de situation, la douleur ressentie est avant tout un signal d'alerte, qui nous permet de nous soustraire au danger. La brûlure stimule des terminaisons nerveuses de la peau, sensibles à la douleur, qu'on appelle les nocicepteurs.

Les nocicepteurs transmettent le message nerveux par l'intermédiaire de fibres nociceptives jusqu'à la moelle épinière. Ce message nerveux atteint ensuite le thalamus, puis différentes zones du cortex cérébral, qui vont identifier le message nerveux comme douloureux, mais aussi lui donner une dimension émotionnelle, c'est-à-dire l'associer à une sensation très désagréable. La réaction est immédiate : vous retirez votre main de la source de chaleur.

Fièvre des enfants : comment réagir ?

Que faire en cas de fièvre de l'enfant ?
Que faire en cas de fièvre de l'enfant ?

Chez les enfants, la fièvre fait souvent peur aux parents et il ne faut surtout pas qu'elle grimpe trop. Mais quand s'inquiéter ? Comment faire baisser la fièvre des bébés sans leur donner de médicaments ?

Les enfants, du bonheur et des angoisses aussi surtout quand ils sont malades. Quand la température grimpe, les parents souvent paniques. Rassurez-vous, aussi impressionnante puisse-t-elle être, la fièvre n'est pas toujours synonyme de grand danger comme l'explique le Dr Eric Saban, pédiatre : "L'élévation de la fièvre illustre simplement le fait que l'enfant mobilise ses défenses immunitaires. Lorsqu'on traite la température trop tôt, on empêche les défenses immunitaires de se mobiliser et on risque même de provoquer une petite hypothermie".

Pour lutter contre la fièvre, on peut jouer entre le chaud et le froid. Découvrir l'enfant, le rafraîchir avec un linge humide sont des moyens physiques efficaces. Mais attention aux extrêmes, il ne faut pas non plus exposer l'enfant au froid hivernal.

Autre mauvaise idée : couvrir l'enfant. Ce n'est pas parce que l'enfant frissonne qu'il faut le réchauffer. "On disait qu'il fallait que l'enfant transpire, du coup on couvrait l'enfant qui avait de la fièvre ce qui avait pour effet d'augmenter sa température corporelle et d'être à l'origine de ce qu'on appelle les convulsions fébriles", prévient le Dr Saban.

Quand on veut faire baisser rapidement la température d'un enfant, le pédiatre conseille plutôt de "donner un bain à l'enfant mais pas un bain trop frais car le fait de baisser trop rapidement la température de l'enfant peut aussi provoquer une convulsion fébrile". Si votre enfant aime l'eau, un bain peut être efficace mais il faut respecter les règles. L'eau doit être tiède, en moyenne deux degrés en dessous de la température de l'enfant pas plus. Et il faut le baigner une dizaine de minutes.

Une fois votre enfant soulagé, il ne faut pas oublier un autre aspect important : "en période de fièvre, le métabolisme de l'enfant est accéléré, le cœur bat plus vite, la respiration est plus rapide et donc les déperditions hydriques sont plus importantes qu'à l'état basal. Il faut réhydrater l'enfant et lui proposer un peu d'eau".

Il faut surveiller la température de l'enfant régulièrement. Au dessus de 38,5°C, il faut traiter par médicament. Mais c'est aussi l'état général de l'enfant qu'il faut observer : "on peut s'inquiéter même avec une température modérée (38-38,2°C) lorsque l'enfant a des problèmes de comportement, lorsqu'il refuse de s'alimenter, de boire, qu'il vomit, qu'il a un teint gris, qu'il ne sourit plus, qu'il ne joue plus. Dans ce cas, on peut s'alarmer et on peut craindre une maladie infectieuse sévère", note le Dr Eric Saban, pédiatre.

Si votre enfant a l'air normal, qu'il sourit, qu'il semble bien supporter une fièvre inférieure à 39°C, laissez-le se reposer sans inquiétude. Si elle persiste plusieurs jours, il faudra en revanche consulter.

Lorsqu'un bébé de moins de trois mois a de la fièvre, il faut consulter sans attendre. À cet âge, il y a un risque d'infection grave ou de déshydratation rapide.

Fièvre et douleurs : pour en savoir plus

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