Il meurt d'une infection pulmonaire à 27 ans : la moisissure en cause ?

Des traces de moisissures et de champignons ont été retrouvées dans les poumons de Luke Brooks, un jeune anglais qui vivait dans un logement insalubre, décédé d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
Rédigé le
Luke Brooks est mort dans sa chambre, six jours après avoir développé les premiers symptômes de la maladie
Luke Brooks est mort dans sa chambre, six jours après avoir développé les premiers symptômes de la maladie  —  Shutterstock

Sa mère s'était battue pour qu'ils puissent quitter leur logement insalubre. Luke Brooks, un britannique de 27 ans, est mort en octobre dernier, près de Manchester, après avoir contracté une infection pulmonaire, probablement causée par les moisissures qui envahissaient son appartement, comme le rapporte Sky News.

La chaîne de télévision britannique, qui a eu accès au dossier, révèle que la mère de Luke, Patricia Brooks, qui vivait avec son fils et deux de ses amis dans cet appartement, s’était régulièrement plainte du manque de chauffage, de fuites dans le toit et de moisissures depuis 2014.

Toux, éruptions cutanées et maux de gorge

Selon le pathologiste Abdul Ganjifrockwala, interrogé lors de l’enquête menée pour découvrir les causes de la mort de Luke, ce dernier serait décédé d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Le jeune homme avait vu son état se détériorer rapidement, après avoir attrapé un simple rhume. Il avait ensuite développé une forte toux, des éruptions cutanées et des maux de gorge, avant de s’éteindre dans sa chambre en moins de six jours. 

Des symptômes qui sont la preuve, pour le Dr Ganjifrockwala, d’une infection virale, qui “aurait pu rendre ses poumons plus susceptibles de développer une infection à Aspergillus”. Si ce champignon n'avait pas été retrouvé dans les poumons de Luke Brooks,  "il s'agirait d'une pneumonie bronchique banale", a ajouté le spécialiste.

Aspergillus fumigatus est un champignon extrêmement répandu, présent dans les greniers, sur les plafonds, dans les climatiseurs, ou les lieux humides comme les salles de bains ou les cuisines.

À lire aussi : Pneumonie : un enfant meurt toutes les 39 secondes dans le monde

"Priorité critique" pour l'OMS

Cette moisissure est inoffensive pour une grande partie de la population. À l'inverse, il peut entraîner une aspergillose pulmonaire et mettre en danger les patients fragiles, comme les immunodéprimés ou ceux qui ont déjà souffert d'autres maladies pulmonaires comme la tuberculose ou le cancer du poumon. 

Mais les spécialistes estiment qu’Aspergillus menace également les fumeurs ou les personnes asthmatiques. En 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a placé ce champignon dans la catégorie "priorité critique". Selon l’OMS, ce pathogène représente une menace majeure pour la santé publique, car il devient de plus en plus courant, mais également résistant aux traitements habituellement utilisés pour s’en débarrasser.